Le projet de bioraffinerie de deuxième génération a été officiellement lancé au Salon de l’agriculture qui s’est tenu à Paris il y a quelques jours. Porté par l’Inra et la Commission européenne, BiocoRe veut utiliser les molécules non alimentaires des plantes agricoles pour produire des biocarburants et du plastique.
Elle devrait produire des carburants et du plastique à partir de résidus non alimentaires de blé ou de maïs. Le premier site pilote devrait voir le jour en France d’ici 4 ans. « La plupart des technologies impliquées sont connues, Ce que nous avons à faire, c’est de réunir nos connaissances dans une chaîne de valeur unique. » explique Michael O’Donohue, directeur de recherche à l’Inra, et chargé de la coordination du programme.
Pas moins de 23 partenaires européens et un indien participeront au projet.et parmi eux des organismes de recherche, des universités, mais aussi pour moitié des entreprises privées. BiocoRe disposera d’un budget de 20,3 millions d’euros, dont les deux tiers (13,9 millions) seront financés par l’Union européenne, qui investit aussi dans deux autres voies de recherche pilotées par le CNRS et l’université d’Oxford.
BiocoRe pour (BIO COmmodity REfinery) repose sur plusieurs voies innovantes. En réponse aux difficultés du fractionnement de la biomasse, le projet mise sur un dérivé de la technologie dite Organosolv développée par la société champenoise CIMV. Cette technologie brevetée permet l’extraction optimale des 3 composants principaux de la biomasse, à savoir la cellulose, l’hémicellulose et la lignine. Par ailleurs, BiocoRe utilisera de manière originale une matière première variée issue aussi bien de résidus de grandes cultures que des résidus forestiers et même du bois de taillis à courte rotation.
840 millions de tonnes détruits chaque année
Originalité supplémentaire, le projet BiocoRe produira des biocarburants mais également du plastique. Et dans ce domaine, les porteurs du projet sont optimistes, soulignant le savoir-faire déjà existant de certains industriels comme Arkema. L’objectif sera clairement de produire une grande variété de résines utilisables dans l’emballage, le textile, ou encore la construction.
BiocoRe compte prouver la faisabilité industrielle du projet en Europe comme en Asie, où la matière utilisée est inépuisable. Environ 840 millions de tonnes de paille de riz, de blé et de maïs seraient produits, et pour l’heure détruits, sur ces deux continents, chaque année.
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