Malgré l’hostilité marquée de sa majorité, Nicolas Sarkozy entend tenir sa promesse. La taxe carbone version 2010 devrait belle et bien voir le jour même si les tractations se poursuivent, sur les contours de cette nouvelle mesure fiscale.
Si la plupart des élus UMP sont vent debout contre cette fiscalité verte, plutôt impopulaire chez les Français, le Président français veut faire passer coûte que coûte sa taxe carbone. C’est le message de l’Elysée aux nombreux opposants qui osent sortir du bois pour demander l’abandon pur et simple de cette taxe.
On apprend par l’AFP qu’une réunion aurait eu lieu lundi soir à l’Elysée sur la question épineuse de l’application de cette taxe à l’industrie. Défendu par la sénatrice Fabienne Keller, beaucoup d’élus UMP et les industriels, le principe de faire payer des quotas de CO2 payants à l’industrie, avant la date prévue de 2013, serait finalement abandonné, sans doute en raison des réserves affichées par Bruxelles.
Une taxe à taux réduit pour l’industrie
Matignon travaillerait aujourd’hui à la mise en place d’une taxe à taux très réduit pour l’industrie. L’idée serait de taxer autour de 3,4 euros la tonne de CO2 émise, soit 20 % du prix imposé aux ménages, en compensant cette facture par un crédit d’impôt sur les investissements vertueux ou un chèque « vert ». Cette mesure devrait prendre en compte l’exposition à la concurrence et l’intensité énergétique pour moduler cette compensation.
Pour le Medef qui surveille de très près ce dossier, la mise en place de cette taxe ne peut se concevoir qu’au niveau européen. Car pour les grands patrons de l’industrie, si ce n’est pas le cas, cette taxe carbone franco-française ne fera que pénaliser encore un peu plus des industriels déjà fragilisés par la crise.
« Il n’y aura pas de majorité au Parlement pour voter cette nouvelle taxe », affirme Gilles Carrez (UMP), rapporteur du Budget à l’Assemblée nationale. « Même si c’est très difficile, on va le faire.» assure un Jean-Louis Borloo, assez discret en ce moment mais lucide sur la complexité du dossier.
Pas de majorité
Avec la complexité de cette taxe, la crise, Bruxelles, une certaine lassitude des Français vis-à-vis des contraintes environnementales, l’opposition affichée de la majorité présidentielle, et la pression des écologistes, le projet de loi du gouvernement devrait être décidément difficile à défendre devant le parlement.
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