Prévu d’ici la fin avril, le rapport Roussely sur l’organisation de la filière nucléaire française devrait redonner à l’Etat son rôle de coordinateur et d’arbitre. Il devrait également prôner la diversification de l’offre nucléaire, ainsi que des partenariats avec des groupes étrangers.
Après le revers essuyé fin 2009 par la filière nucléaire française, suite à la perte d’un énorme contrat aux Emirats arabes unis, Nicolas Sarkozy avait mis en garde les dirigeants des entreprises concernés lors d’une interview accordée au Figaro. « L’Etat va y mettre de l’ordre. Ces derniers temps, les disputes publiques entre les dirigeants de ces entreprises ont été inadmissibles » affirmait-il faisant référence au contentieux entre Henri Proglio et Anne Lauvergeon.
Dans l’attente du rapport Roussely sur l’organisation de la filière nucléaire française, qui est attendu pour la fin avril, Benjamin Leyre, analyste chez BNP Paribas confie à Reuters qu’il « faut peut-être juste qu’une nouvelle autorité étatique réponde aux questions des interlocuteurs étrangers, qui ne savent pas toujours à qui s’adresser entre EDF, Areva et GDF Suez (…) Les attentes portent sur une clarification des processus pour répondre aux appels d’offres et être efficace« .
Anne Lauvergeon sur la sellette
De son côté, Florian Tronquoy, auteur d’une étude sur « les marchés du nucléaire » pour le cabinet Xerfi, confie lui aussi à Reuters que « l’exécutif français doit être plus présent dans les négociations, plus tôt, et réaffirmer son autorité« . EDF, « va probablement reprendre la maîtrise de la filière française, au moins à l’étranger« , ajoute-t-il.
Si les rumeurs d’une scission entre Areva et EDF ne semblent pas fondées, celles relatives au limogeage de la présidente d’Areva persistent, ses relations avec Henri Proglio, proche du Président Sarkozy, s’étant de nouveau dégradées au point de rendre impossible toute entente entre les deux groupes. « Le départ de Lauvergeon, ce serait une tête coupée sur l’autel des grands enjeux industriels« , continue Benjamin Leyre.
« Areva n’est pas la cause des difficultés de la filière française, mais c’est peut-être le bouc émissaire. J’espère que Roussely fera abstraction des enjeux politiques et de personnes pour répondre aux enjeux industriels. »
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