De plus résistants aux traitements classiques, les poux sont toujours très actifs, infestant encore les têtes de nombreux écoliers. Des chercheurs français annoncent l’efficacité d’une nouvelle molécule, par traitement oral, dans la lutte contre ces parasites.
Des chercheurs et médecins français associant l’AP-HP (Hôpital Henri Mondor et Hôpital Avicenne) et l’Inserm (Unité 738 « Modèles et méthodes de l’évaluation thérapeutique des maladies chroniques » et CIC 202, Tours) viennent de démontrer l’efficacité d’une nouvelle molécule dans la lutte contre les poux. Face à l’émergence d’une résistance de ces parasites aux traitements classiques, « ce nouveau médicament représente une réelle alternative thérapeutique efficace dans 95% des cas », souligne l’Inserm.
Entre 3 et 11 ans
Publiés dans l’édition du 11 mars de The New England Journal of medicine, ces résultats suscitent beaucoup d’optimisme chez les chercheurs. Il faut dire que les poux sont des parasites qui infestent chaque année, plus de 100 millions de personnes à travers le monde. Entre 3 et 11 ans, les enfants sont particulièrement vulnérables, du fait de leurs comportements sociaux (jeux etc.) qui favorisent la propagation des parasites.
Si les lotions anti-poux classiques sont efficaces dans un certain nombre de cas, « on observe de plus en plus de résistance aux traitements » précise l’Inserm. Comme de nombreux parasites, les poux ont en effet développé leur propre stratégie pour survivre dans des conditions difficiles.
En faisant évoluer leur patrimoine génétique, ils deviennent insensibles aux insecticides (malathion ou pyréthrine) contenus dans les lotions. En ce qui concerne la pyréthrine, des mutations d’acides aminés impliqués dans la voie des canaux sodium dépendants au niveau du système nerveux central des poux ont été identifiées et sont responsables de ces résistances.
L’apparition de nouvelles formes de résistance semble être en constante augmentation et les épidémies de poux de plus en plus difficiles à traiter et éradiquer. D’où la nécessité de trouver de nouvelles alternatives thérapeutiques.
Efficace dans 95% des cas
Les chercheurs de l’AP-HP et de l’Inserm ont donc conduit une étude clinique pour comparer l’efficacité d’un nouveau traitement oral (Ivermectine orale administrée à 400 ?g par kilo) à celle d’un traitement anti-poux classique (malathion lotion 0,5%). Pour cela ils ont administré deux fois à 7 jours d’intervalle l’un ou l’autre des produits à 812 personnes contaminées provenant de 376 familles. L’ivermectine est un composé de la famille des avermectines qui agit en bloquant les neurotransmissions au niveau du cerveau des invertébrés.
Les résultats obtenus par les chercheurs sont probants : 95% des 398 des personnes ayant reçu l’ivermectine étaient débarrassés des poux 15 jours après le début du traitement contre 85% des 414 avec le malathion. L’ivermectine est une molécule qui existe déjà sur le marché. Elle est prescrite notamment dans le traitement de la gale.
Pour Olivier Chosidow, coordonateur de cette étude, il n’y a pas de doute, « Lorsque les traitements classiques contre les poux ne fonctionnent pas, la prise d’ivermectine deux fois à 7 jours d’intervalle offre de très bons résultats et représente une réelle alternative aux lotions anti-poux classiques. »
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