Une nouvelle étude révèle qu’une exposition prolongée au monoxyde de carbone de type urbain, c’est à dire celui émis par les pots d’échappements des véhicules, aurait un effet néfaste direct sur la fonction cardiaque.
Cette étude menée par des chercheurs des Universités de Montpellier et d’Avignon et publiée dans la revue American Journal of Respiratory and Critical Care Medecine révèle des modification de la morphologie et de la fonction cardiaque chez des rats exposés au monoxyde de carbone dans des conditions de pollution citadine. Ces rats présentaient alors des différences au niveau du ventricule gauche ainsi que des symptômes de stress et de « remodelage cardiaque »..
« Après quatre semaines, le c?ur des rats est plus gros et il présente des signes de stress. En examinant les briques cellulaires du myocarde appelées cardiomyocytes, nous avons constaté que celles-ci ne se contractaient plus normalement. De ce fait, les rats présentent plus de troubles du rythme cardiaque, ce qui à long terme provoque des morts subites » explique au NouvelObs Sylvain Richard, directeur de recherche à l’Inserm et co-auteur de cette étude. Les dommages provoqués par un infarctus du myocarde pourraient également être accentués par une exposition prolongée au monoxyde de carbone.
Coeur stressé
Reste maintenant à extrapoler ces investigations chez l’homme. « Sur des animaux, il est facile d’aller étudier directement les cellules, ce qui est impossible chez l’homme. Des techniques d’imagerie comme l’électrocardiographie permettent tout de même d’étudier la réaction d’un c?ur humain à une exposition à la pollution« , ajoute Sylvain Richard dans les colonnes du magazine. « Notre équipe et d’autres laboratoires sommes en train de réaliser de telles études et à première vue, il semble que la pollution assujettirait le c?ur au stress, ce qui peut être dangereux à long terme. Si ces observations sont confirmées, nous pourront mieux combattre les problèmes de santé liés à la pollution atmosphérique ».
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