Le gouvernement a donné son accord pour la réalisation de sondages profonds en Haute-Marne par l’Andra. Ces travaux d’évaluation doivent permettre de déterminer la faisabilité d’un stockage de déchets radioactifs sur la zone ciblée.
Sur la base des avis favorables de l’Autorité de sûreté nucléaire et de la Commission nationale d’évaluation ainsi que des premières observations du Comité local d’information et de suivi du Laboratoire souterrain, le gouvernement a autorisé l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs à réaliser des investigations approfondies sur une zone d’environ 30 km2, dite ZIRA (Zone d’intérêt pour la reconnaissance approfondie). Cette zone avait été proposée fin octobre 2009 par l’Andra selon des critères scientifiques et techniques en tenant compte des attentes des acteurs locaux rencontrés tout au long de l’année 2009.
Située en Haute-Marne, la ZIRA n’englobe aucune agglomération et est recouverte en égale proportion de forêts et de cultures. La superficie exacte de la ZIRA est de 28,5 km². De façon à préciser l’intégration de la ZIRA dans le contexte géologique global, les recherches seront réalisées sur un périmètre légèrement plus grand que celui de la ZIRA. Deux antennes sismiques seront également réalisées jusqu’à des points de référence connus, précise l’Andra.
Sonder la couche géologique
L’agence française précise les 3 objectifs poursuivis avec cette campagne. Il s’agit tout d’abord de compléter les connaissances déjà acquises sur la couche d’argile du Callovo-Oxfordien pour optimiser la conception et l’implantation du stockage. L’Andra souhaite par ailleurs préciser la géométrie et les propriétés des couches calcaires situées en-dessous et au-dessus du Callovo-Oxfordien. Enfin, l’agence souhaite acquérir des données supplémentaires destinées à alimenter les modèles et à conduire des actions dans le domaine de la simulation numérique.
Les résultats attendus sont l’acquisition de données permettant la construction d’un modèle détaillé de la couche géologique (épaisseur, profondeur?) avec une précision de quelques mètres, la vérification de l’absence de failles mineures et le contrôle de la constance des propriétés de la couche à l’échelle de la ZIRA.
Comme en 2000 sur le site du Laboratoire souterrain, les investigations géologiques vont être réalisées à l’aide de la méthode sismique. Du printemps à l’été 2010, pour dresser une image en trois dimensions du sous-sol, deux ou trois camions vibreurs vont se déplacer à tour de rôle selon des lignes distantes de 120 mètres de façon à couvrir progressivement l’ensemble de la ZIRA tandis que 1440 récepteurs enregistreront simultanément les signaux émis.
Débat public prévu en 2013
Dans la forêt, aucun abattage n’est envisagé et, pour la préserver au mieux, c’est l’Office national des forêts qui tracera les sentiers nécessaires au passage du camion. Quant à l’accès aux parcelles cultivées, l’Andra fait appel à des « permitteurs » dont le métier consiste à négocier avec leur propriétaire ou leur exploitant le permis de passer sur leurs terrains. Ils assistent aux recherches pour vérifier les lieux de passages du camion et établir un constat en cas de dégâts (ornières, pertes de récoltes). C’est l’Andra qui prend en charge les dépenses nécessaires pour l’exécution de ces travaux, y compris si nécessaire les indemnités à verser aux propriétaires des terrains situés sur la zone concernée par ces études.
L’Andra précise que toutes ces données acquises sur le terrain nécessiteront ensuite plus d’un an et demi d’interprétation et d’analyse. Les résultats obtenus nourriront le dossier que l’Andra remettra au gouvernement d’ici fin 2012, qui comprendra notamment une proposition pour un site d’implantation du stockage profond et permettra la préparation du dossier support au débat public prévu en 2013.
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