Alors que Greenpeace bloque une nouvelle fois ce matin un convoi de déchets nucléaires qui quittaient l’usine Eurodif du Tricastin, à destination de la Russie, des filiales d’Areva ont demandé au juge des référés du tribunal du Havre l’interdiction de ce type de manifestations.
« Nous demandons au tribunal de faire défense à ses manifestants d’entreprendre toute action de blocage ou d’empêchement » explique l’avocat d’Eurodif, et de TNI, deux filiales du géant du nucléaire français, Areva. Selon lui, « la loi pénale qui agit à postériori ne suffit plus« .
Alors que le juge doit statuer cet après-midi, des militants de Greenpeace bloquent depuis ce matin un nouveau convoi de déchets nucléaires qui avait quitté l’usine Eurodif du Tricastin un peu plus tôt, pour rejoindre le port du Havre. Pour l’avocat de l’organisation écologiste, Me Alexandre Faro, « jamais Greenpeace n’a empêché un train ou un bateau de partir« . Il n’évoque que de simples « retards » dans la procédure mise en place par Areva.
Le noeud de ce feuilleton entre Areva et Greenpeace réside dans la notion même de déchets nucléaires. Si le groupe nucléaire affirment que ces déchets ont vocation à être recyclés, l’association écologiste dénonce un mensonge, en affirmant que la très grande majorité de ces déchets ne feront l’objet d’aucun recyclage.
Selon Areva et EDF, l’uranium appauvri est envoyé en Sibérie pour être enrichi et renvoyé ensuite vers la France. Les chiffres officiels sur les flux de matière entre la France et la Russie du Haut Fonctionnaire de Défense publiés en décembre 2009 prouvent qu’Areva et EDF ne disent pas la vérité, affirme Greenpeace.
30 000 tonnes de déchets manquantes
Greenpeace souligne que depuis 2006, 33 000 tonnes d’uranium ont été exportées vers la Russie alors que seules 3 090 tonnes ont fait le chemin inverse. L’association demande où sont les 30 000 tonnes manquantes ? Greenpeace a lancé une pétition pour mettre fin aux exportations de ces déchets en Russie.
Pour Greenpeace, ces exportations seraient illégales si ces matières étaient qualifiées de déchets. Les industriels du nucléaire s’en sortent par un « mensonge » dénonce l’association écologiste, en parlant de matière valorisable, alors que tout prouve que ces matières sont stockées en Russie.
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