Ouvert depuis le 1er juillet 2007 à tous les particuliers, le marché de l’énergie peine à séduire. 95 % des Français ne souhaiteraient pas changer de fournisseur de gaz ou d’électricité, selon le 6e baromètre FNCCR ? IFOP qui souligne l’« échec » de cette ouverture.
A en croire les résultats de l’enquête réalisée pour la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), le marché de l’énergie est bloqué, ou presque. Près de trois ans après, cette ouverture serait même un « échec » selon les chiffres publiés par l’association qui regroupe près 500 collectivités territoriales et établissements publics de coopération.
EDF et GDF Suez peuvent dormir tranquille. Malgré l’émergence de nombreux concurrents depuis plus de 3 ans, les Français sont de plus en plus sceptiques, voir méfiants par rapport aux offres des opérateurs alternatifs. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour la concurrence, avant de séduire des Français plus conservateurs que jamais.
95% des Français pas intéressés par la concurrence
Il faut dire que les réponses des Français aux questions posées par l’IFOP sont éloquentes. 95 % des Français ne souhaitent pas changer de fournisseur de gaz ou d’électricité. Du côté des entreprises et des élus, le désintérêt vis-à-vis du marché reste à un niveau très élevé : 96% des maires veulent garder leur fournisseur historique, et seuls 6% des chefs d’entreprise sont tentés par la concurrence.
Et ce n’est pas tout. Car 3 Français sur 4 se disent favorables à la réversibilité. Par ailleurs, 85% des chefs d’entreprises connaissant le dispositif du Tartam plaident pour son maintien.
Et la concurrence ? Elle est de moins en moins séduisante. Près de trois ans après l’ouverture des marchés de l’énergie à la concurrence, seuls 5% des Français affirment vouloir changer de fournisseur, alors qu’ils étaient environ un tiers des Français il y a encore quelques années.
Dégradation de la qualité
Y-a-t-il cependant des signes d’espoir pour les opérateurs alternatifs ? Qu’est-ce qui pourrait inciter les particuliers à jouer le jeu de la concurrence ? D’abord, de meilleurs prix (49%), ensuite une offre d’énergie « verte » puis? de meilleurs services (15%).
La demande d’une meilleure qualité de service progresse fortement sur les trois derniers baromètres : 8% des Français en faisaient un élément clef de leur intention de changer de fournisseur en 2006, puis 12% en 2008 et 15% en 2010. « Il y a là une manifestation claire de la perception par les Français d’une dégradation de la qualité de service » affirme la FNCCR.
L’enfouissement des réseaux, même au prix d’un surcoût, recueille l’avis favorable de 56% des Français. Enfin, dans leur très grande majorité, les Français et les élus ne savent pas que les réseaux de distribution d’électricité et de gaz appartiennent aux communes ou à des groupements intercommunaux.
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