La ministre espagnole de l’Environnement et du Milieu rural et marin, Elena Espinosa, a ouvert hier à Barcelone, la IVe conférence ministérielle euro-méditerranéenne sur l’eau. L’objectif de cette journée était d’aboutir à un accord sur une stratégie pour la gestion coordonnée des ressources de la région méditerranéenne.
Selon des données de l’ONU, en 2025, environ 290 millions de personnes auront uniquement accès à l’eau dans leur région, une situation pouvant engendrer conflits sociaux et territoriaux et que l’Union pour la Méditerranée souhaite éviter à l’aide d’un plan qui prévoit d’économiser, au cours des 15 prochaines années, 25 % d’eau par rapport au niveau de consommation de 2005. Pour décider de cette stratégie, les ministres des 43 pays composant l’Union pour la Méditerranée se sont donc réunis à Barcelone, avec des représentants de la Commission européenne et de la Ligue arabe, ainsi que de la société civile et d’organismes financiers.
Pour Elena Espinosa, la Méditerranée est un bassin hydrologique déséquilibré, souffrant de phénomènes extrêmes de sécheresse et d’inondations cycliques, qui obligent les pays formant l’Union à se doter d’une « stratégie commune relative à une ressource peu abondante« . Elle précise par ailleurs que l’Espagne est un pays pionnier en matière de gestion de ressources quand il s’agit de faire face à un « bilan hydrique déficitaire » et que ses investissements en infrastructures ont permis de satisfaire la demande.
L’urgence des actions
De son côté, le secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM), Ahmad Masa’deh, a plaidé en faveur d’actions urgentes garantissant l’accès à l’eau pour tous les habitants des pays méditerranéens, ainsi qu’un développement n’affectant pas les écosystèmes. Ahmad Masa’deh a expliqué qu’environ 50 projets sont déjà en cours de réalisation et a affirmé que le débat sur l’eau ne peut avoir un caractère local et que l’ONU, la Ligue arabe et le Conseil des ministres africain doivent également y participer.
Quant au secrétaire d’État français aux affaires européennes, Pierre Lellouche, il a averti que les tensions sociales entraînées par les ressources hydriques dans la région Méditerranée s’aggraveront avec l’augmentation de la demande liée à l’activité touristique internationale, à laquelle seront associées une baisse du régime des pluies et une augmentation des températures.
Stratégie
La stratégie sera donc le premier grand défi de la récente Union pour la Méditerranée. Elle permettra de fixer le cadre politique, méthodologique et financier en vue de l’implantation de politiques régionales en la matière. Elle vise à promouvoir l’utilisation des innovations scientifiques et technologiques et à garantir que l’eau arrive aux populations de l’ensemble du bassin, dans une période d’expansion démographique et au cours de laquelle les effets du changement climatique seront de plus en plus importants.
Une fois approuvée à Barcelone, cette stratégie sera présentée lors d’une autre conférence euro-méditerranéenne sur l’environnement qui aura lieu à Dubrovnik (Croatie), les 21 et 22 avril, ainsi que lors de la Conférence ministérielle euro-méditerranéenne sur l’agriculture, qui aura lieu les 15 et 16 juin. Les chefs d’État et de gouvernement de l’UpM traiteront également ce sujet lors du sommet qui les réunira le 7 juin à Barcelone.
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