Depuis le début de son activité, Aliapur éco-organisme en, charge de la collecte des pneus usagés, a consenti tous les ans un dépassement du volume de pneus usagés à collecter dans les garages et les centres auto, afin de ne pas pénaliser des points de vente dont les espaces de stockage sont souvent très limités. Mais attention, ces dépassements devaient être provisoires.
Le dépassement du volume de pneus usagés collectés avait été approuvé par les actionnaires d’Aliapur que sont les principaux fabricants de pneumatiques : Bridgestone, Continental, Dunlop Goodyear, Kléber, Michelin, Pirelli. Mais ce dépassement ne saurait s’inscrire dans la durée : il relèverait alors d’un « acte anormal de gestion », puisque sans financement ni ordre de mission. Non seulement ce serait mettre en péril l’équilibre financier de la société mais aussi, par voie de conséquence, celui de l’ensemble de la filière.
Si Aliapur a alerté l’Etat sur les difficultés croissantes auxquelles la société fait face avec des volumes de pneus à collecter régulièrement supérieurs aux volumes pour lesquels elle a reçu un financement à travers l’éco-contribution, il n’existe toujours aucune mesure corrective émanant des pouvoirs publics. Ainsi, pour respecter sa commande de pneus usagés à traiter, Aliapur a été contraint, en septembre 2009, de suspendre la collecte de certains points de vente.
De nouveaux stocks découverts
En parallèle, alors que l’association Recyvalor a été créée en février 2008 avec le concours des professionnels de la distribution, des constructeurs automobile et des professionnels du déchet pour la résorption des stocks historiques de pneus usagés (et dont les manufacturiers assurent 325 000 ? de financement, à part égale avec la distribution) de nouveaux stocks, constitués de pneus non collectés chez les professionnels, sont désormais découverts dans les campagnes.
« La situation est intenable pour ces garages, mais également pour les entreprises de collecte de la filière dont les relations avec les points de vente se dégradent. Elle l’est tout autant pour Aliapur, qui comprend parfaitement la colère des points de vente non collectés mais qui ne peut plus assumer le traitement de pneus non financés par l’éco-contribution.Au 15 avril 2010 et malgré toute la rigueur apportée à limiter la collecte des pneus usagés chez les professionnels, Aliapur doit déjà faire face à un excédent de 1 000 tonnes. Au-delà de ce dépassement, près de 700 000 pneus de voiture (5 000 tonnes) seraient actuellement en souffrance dans les garages et les centres auto ! » explique Aliapur dans son communiqué.
Près de 30.000 tonnes d’excédent
Selon les estimations, 20 000 à 30 000 tonnes de pneus échappent chaque année à l’éco-contribution tout en étant déposées dans les points de vente ?soit l’équivalent de plus de 3 à 4 millions de pneus de tourisme présentés aux entreprises de collecte alors qu’il n’y a aucun financement pour leur valorisation !
Sur ces volumes, environ 15 000 à 20 000 tonnes proviennent des producteurs eux-mêmes, soit parce qu’ils ne déclarent pas, soit parce qu’ils minorent leur déclaration, soit parce qu’ils déclarent sans collecter ni valoriser ; environ 7 000 tonnes sont le fait de pneus neufs achetés sur internet sans paiement de l’éco-contribution ; enfin 3 000 tonnes sont des pneus en provenance des véhicules hors d’usage (VHU) ou des agriculteurs (pneus d’ensilage).
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