Consommateurs réguliers d’alcool, les Européens se disent dans le même temps favorables à lutter contre ses excès notamment auprès des jeunes. Selon l’enquête Eurobaromètre, si la consommation d’alcool dans l’Union européenne se situe à un niveau comparable à celui d’il y a quatre ans, les Européens sont d’accord pour lutter contre ses abus.
En Europe, 3 personnes interrogées sur 4 se déclarent boire de l’alcool jusqu’à 3 fois par semaine, les jeunes de 15 à 24 ans étant les plus susceptibles d’absorber au moins 5 verres d’alcool au cours d’une seule sortie. La consommation excessive et fréquente d’alcool est un phénomène répandu dans l’Union, tandis que la conscience des risques qu’elle fait courir à la santé varie.
S’il est bien connu que l’abus d’alcool peut entraîner des maladies hépatiques, on sait beaucoup moins qu’il peut aussi provoquer des cancers. Depuis 2006, la Commission européenne s’emploie à lutter contre les méfaits de l’alcool, en coopération avec les autorités nationales, diverses ONG et le secteur des vins et des spiritueux.
Le sondage Eurobaromètre spécial sur l’alcool a été mené en octobre 2009 auprès de 27 000 personnes, lesquelles ont été interrogées sur leurs habitudes de consommation et sur leur avis concernant l’intervention des pouvoirs publics dans ce domaine. Il s’agissait de constater l’évolution des tendances observées lors d’un sondage similaire de 2006. C’est la première fois qu’une enquête de ce genre mesurait la conscience des risques liés à l’alcool à l’échelle de l’Union.
L’abus d’alcool touche prioritairement les jeunes
Globalement, les Européens sont très favorables à un dispositif de lutte contre les méfaits de l’alcool. Une large majorité d’Européens appellent de leurs v?ux la prise de mesures par les pouvoirs publics pour combattre ce fléau: ainsi, 89 % d’entre eux souhaitent qu’il soit interdit de vendre ou de servir des boissons alcooliques aux jeunes de moins de 18 ans, et ils sont une forte majorité aussi à prôner des mesures pour lutter contre l’alcool au volant: notamment, 83 % sont favorables à des contrôles de police aléatoires, et 73 %, à la fixation d’un taux maximal d’alcoolémie inférieur pour les jeunes conducteurs.
Par ailleurs, l’abus d’alcool est un phénomène très répandu dans l’Union. L’abus d’alcool touche tous les groupes d’âge, mais les jeunes de 15 à 24 ans sont les plus susceptibles de se livrer à une consommation excessive semaine après semaine (on entend par «abus d’alcool» l’absorption d’au moins cinq verres lors d’une seule sortie). Les jeunes sont donc plus exposés aux conséquences de l’ébriété: accidents, bagarres et violence.
L’abus d’alcool ne se limite pas à une région particulière. On constate une prévalence supérieure à la moyenne européenne (29 %) en Irlande, en Roumanie, en Allemagne et en Autriche; viennent ensuite le Royaume-Uni, l’Espagne, la Grèce et l’Italie. A l’inverse, la consommation quotidienne d’alcool concerne plus les plus de 55 ans, alors que cette pratique peut induire des maladies chroniques chez une population vieillissante.
Conscients des dangers de l’alcool au volant
La majorité des Européens considèrent qu’il est dangereux de conduire sous l’influence d’alcool, mais ils sont 14 % à confier qu’ils prendraient le volant après avoir bu plus de deux verres en deux heures, soit une quantité suffisante pour produire un taux d’alcoolémie dépassant la limite légale dans la plupart des États membres. Plus de la moitié des personnes interrogées (62 %) estiment qu’il ne faut pas conduire après avoir bu deux verres en deux heures. Elles sont nombreuses aussi (15 %) à penser que le plus sage est de s’abstenir purement et simplement de consommer de l’alcool quand on doit prendre le volant.
La Commission européenne a lancé la première stratégie européenne de lutte contre les méfaits de l’alcool en 2006. Cette stratégie repose sur plusieurs priorités d’action aux niveaux européen et national, dont la protection des jeunes et des enfants, la diminution du nombre de blessés et de tués dus à l’alcool au volant, la prévention des effets néfastes de l’alcool chez les adultes et l’atténuation des répercussions de la consommation abusive d’alcool au travail.
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