La CRIIRAD révèle avoir récemment alerté Roselyne Bachelot sur le manque de contrôle de la qualité radiologique des eaux destinées à l’alimentation humaine. L’association s’inquiète des teneurs en radon de l’eau potable consommée par certains Français, et notamment de jeunes enfants et des femmes enceintes.
Pour la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité, « les normes relatives à la qualité radiologique des eaux potables sont mal conçues ». « Les habitants sont exposés à des niveaux de risques très supérieurs à ce que la réglementation est censée leur garantir. Ce défaut de protection concerne tout particulièrement les enfants en bas-âge et les adolescents » s’alarme la CRIIRAD.
Le laboratoire révèle des prélèvements inquiétants effectués en Haute-Vienne et en Auvergne. A titre d’exemple, la CRIIRAD affirme qu’un échantillon prélevé le 17 décembre 2009 à Saint-Sylvestre (sur le captage dit Les Sauvages) présentait une activité volumique de 1 230 Bq/l. La consommation régulière d’une eau aussi chargée en radon induit « des risques sanitaires inacceptables » souligne la commission qui demande la mise en oeuvre rapide de mesures de protection, en particulier pour les enfants, les femmes enceintes ou qui allaitent.
Se basant sur les analyses de son laboratoire et sur une étude approfondie des normes, la CRIIRAD demande un remaniement complet du dispositif de contrôle de la qualité radiologique des eaux destinées à la consommation humaine. Le laboratoire indépendant demande également le traitement en urgence des situations à risque déjà identifiées ainsi que des garanties d’information pour les consommateurs, les municipalités et les gestionnaires des réseaux de distribution.
Radioactivité 17 fois supérieure pour les jeunes enfants
Au-delà du cas particulier du radon, la CRIIRAD souhaite également attirer l’attention du ministère de la Santé sur la nécessité de « revoir le dispositif de contrôle de la radioactivité de l’eau afin que soit corrigé le défaut de prise en compte des enfants ». L’arrêté du 12 mai 2004 précise, en effet, que les calculs de dose doivent être conduits pour un consommateur adulte ingérant 2 litres d’eau par jour.
Un jeune enfant consommant des quantités nettement moins importantes, ces prescriptions peuvent paraître conservatoires. Il n’en est rien pour la commission indépendante selon laquelle « les différences de consommation sont loin de compenser les différences de radiotoxicité ». Si l’on prend l’exemple du radium 226, pour une même activité ingérée, « un enfant de moins de un an reçoit une dose de rayonnement 17 fois supérieure à celle que reçoit un adulte ». Même s’il consomme 6 fois moins d’eau, la dose de rayonnement que reçoit un jeune enfant, et donc le risque qu’il encourt, reste près de 3 fois plus élevée, s’inquiète la CRIIRAD.
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