Le Parlement européen a opposé son veto à l’autorisation de la thrombine, substance dérivée des parties comestibles des porcs et des bovins, en tant qu’additif alimentaire. Les députés ont estimé que l’utilisation de cette « colle à viande » trompait les consommateurs, en permettant aux industriels de présenter des produits recomposés sous forme de morceaux entiers.
La Commission européenne avait proposé d’ajouter la thrombine porcine et bovine à la liste des additifs alimentaires autorisés par l’UE. Cette enzyme permet d’assembler des copeaux de viande pour les présenter en pièces d’un tenant. Mais, l’objection, soulevée par la commission parlementaire pour la santé publique et la sécurité alimentaire, a été soutenue par une courte majorité lors du vote en plénière de mercredi.
Les députés se sont notamment appuyés sur un règlement européen de 2008 qui définit les conditions d’autorisation des additifs alimentaires dans l’UE : leur utilisation ne doit pas être susceptible d’induire le consommateur en erreur et ils doivent présenter un avantage ou un intérêt particulier pour le consommateur (meilleure préservation de la qualité nutritive des produits, amélioration de la capacité de conservation, etc.). Deux conditions qui ne sont pas remplies par la thrombine, selon les partisans du veto.
Confusion possible
La proposition initiale de la Commission prévoyait l’étiquetage obligatoire pour les produits reconstitués avec de la thrombine, ainsi que l’interdiction de son utilisation dans les restaurants. Mais les députés ont considéré que ces mesures n’excluraient pas la possibilité de donner à penser aux consommateurs qu’ils achètent des produits à base de viande non reconstituée.
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