C’est un projet pharaonique que vient d’inaugurer EDF en Asie. Partie prenante dans la conception, la construction et l’exploitation du barrage de Nam Theun au Laos, le groupe français confirme son savoir-faire dans l’énergie hydraulique, à fort potentiel.
Avec l’essor des énergies renouvelables, « l’électricité hydraulique connaît une nouvelle jeunesse », se réjouit Jean-François Astolfi, directeur de la production et de l’ingénierie hydraulique chez EDF dans Les Echos. La centrale hydroélectrique de Nam Theun 2 au Laos, d’une puissance totale de 1 070 MW, représente une remarquable preuve de ce renouveau et des atouts du groupe français dans ce domaine.
Conçu et construit par EDF pour le compte de NTPC (Nam Theun Power Company), filiale à 35 % d’EDF, « le complexe hydroélectrique de Nam Theun 2 illustre l’expertise du groupe dans le domaine de l’ingénierie hydraulique », souligne l’électricien français. La centrale est équipée de 4 groupes turbo-alternateurs de 250 MW pour la production d’électricité à destination du réseau électrique de la Thaïlande, et de 2 groupes turbo-alternateurs de 37 MW pour la production d’électricité destinée au Laos.
En terme de chiffres, EDF précise que 95 % de l’électricité produite sont ainsi exportés vers la Thaïlande via une ligne de transport très haute tension (500 kV) de 138 km. Les 5 % restant de la production permettront de répondre à environ 20 % des besoins annuels d’électricité du Laos. EDF participera à l’exploitation de la centrale au sein de NTPC dans le cadre d’un accord de concession conclu avec le gouvernement laotien pour une période de 25 ans et au terme de laquelle ce dernier deviendra propriétaire de l’installation.
Encore du potentiel en France
Débutée en 2005, la construction de la centrale de Nam Theun 2 a mobilisé plus de 9 000 salariés au pic du chantier, dont plus de 80 % étaient Laos, souligne EDF. Le projet comprend également des programmes environnementaux et sociaux ambitieux définis et mis en ?uvre en collaboration avec le gouvernement du Laos, les populations et les bailleurs de fonds internationaux dont la Banque Mondiale, la Banque Asiatique de Développement, la Banque Européenne d’Investissement et l’Agence Française de Développement.
Fort du succès de ce méga ouvrage asiatique, EDF multiplie les projets dans l’hydraulique en Asie, mais aussi en Amérique latine, notamment au Chili, en Argentine et au Brésil. En France, le groupe y produit déjà 45 térawattheures par an, avec 447 centrales hydrauliques plutôt anciennes, d’un âge moyen de 50 ans. Selon certains experts, la potentiel de production du pays dans l’hydroélectricité serait encore de 6 à 7 TWH supplémentaires.
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