Les femmes réclament avec raison la parité avec les hommes dans tous les domaines. Elles sont malheureusement en train de l’obtenir en matière de cancers du poumon.
« La mortalité par cancer du poumon est l’indicateur le plus spécifique des effets du tabac sur la santé », rappelle l’Institut national de veille sanitaire. Selon l’étude que publie aujourd’hui l’InvS sur l’épidémie de cancer du poumon dû au tabagisme, même s’ils sont encore trop importants, les chiffres sont plutôt encourageants chez les hommes, mais à l’inverse très inquiétants pour les femmes.
L’InVS présente l’évolution de l’épidémie de cancer du poumon lié au tabagisme, depuis les années 1950 en France. Les données de mortalité par cancer du poumon sont issues des certificats de décès, précise l’institut.
Mortalité divisée par 2 chez les hommes
Les données de vente et les résultats des enquêtes déclaratives sur la consommation de tabac ont permis d’estimer la consommation moyenne par sexe et âge. La consommation moyenne par sexe a été estimée en corrigeant les déclarations par les données de vente. Cette consommation par sexe a ensuite été modulée en fonction de l’âge, sur la base des proportions de fumeurs réguliers par sexe et âge qui ont été obtenues par interpolations linéaires.
L’Institut observe une baisse récente de la mortalité par cancer bronchique dans la population masculine, conséquence de l’importante réduction du tabagisme masculin en France, et un accroissement très important du risque de décès par cancer du poumon chez les femmes qui sont entrées dans le tabagisme beaucoup plus récemment. C’est pour la classe d’âge des 35 à 44 ans que les variations sont les plus spectaculaires : la mortalité chez les hommes a été divisée par deux en 10 ans.
Si les chiffres sont positifs chez les hommes, les résultats sont très mauvais pour les femmes. En effet, la mortalité chez les femmes a été multipliée par quatre en 15 ans, et l’InVS prévoit que cette tendance devrait se poursuivre dans les prochaines années.
Multipliée par 4 en 15 ans chez femmes
Les actions politiques des dernières décennies ont eu un effet bénéfique incontestable, mais « on peut prévoir que l’épidémie va continuer chez les femmes au fur et à mesure que vieilliront les générations qui comptent une proportion importante de fumeuses régulières ». Par ailleurs, « on peut aussi s’attendre à un arrêt de la diminution chez les hommes dans la mesure où les ventes de tabac sont constantes depuis 2004 » anticipe l’Institut.
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