La Commission européenne tente de débloquer l’épineux dossier des OGM et réfléchit à la possibilité d’accorder aux Etats membres la faculté d’appliquer ou pas les autorisations accordées au niveau européen. Dans un entretien accordé au Monde, Corinne Lepage, membre fondatrice du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique réagit à cette décision.
Pour Corinne Lepage la réflexion européenne va dans le bon sens. « Je ne peux que me réjouir qu’on reconnaisse le droit des Etats à ne pas cultiver des OGM » confie-t-elle au Monde avant de revenir sur la volonté affichée du président Barroso d’étendre la culture OGM en Europe. « La commission Barroso cherche depuis des années à poursuivre les Etats qui ne veulent pas d’OGM. Sans succès, parce qu’il n’y a pas de majorité pour condamner ceux qui prennent cette orientation« .
Néanmoins, la député européenne déplore le « recul » que représente une telle décision. « Ces propositions dessinent en filigrane un recul incontestable sur l’étude des effets à moyen et long termes des OGM. Les semenciers ont obtenu de ne plus réaliser systématiquement des études à quatre-vingt-dix jours sur les rats. On tourne le dos au principe de précaution« .
Corinne Lepage réoriente alors le débat sur le manque de fiabilité des études et avis rendus par les agences sanitaires. « Il est hallucinant, alors que le sujet est sur la table depuis maintenant quinze ans, qu’à part une étude autrichienne, démolie en flamme, il n’y ait à ce jour aucune recherche publique sur l’impact sanitaire des OGM. Les agences sanitaires nationales et européennes rendent donc des avis publics sur des études secrètes faites par les semenciers« .
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