Depuis le fiasco de la politique vaccinale mise en place contre la grippe A, la polémique enfle en France comme plusieurs pays. Un article de la revue médicale britannique BMJ a récemment mise en cause des experts de l’OMS, soupçonnés d’ententes avec certains laboratoires. Le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS rejette ces critiques en bloc.
En proie à de graves accusations, l’OMS vient de réagir. Pour l’Organisation Mondiale de la Santé, il n’y a eu aucun conflit d’intérêt entre ses experts et les grands laboratoires impliqués dans la production de vaccins contre le virus H1N1.
« Les conflits d’intérêts potentiels sont inhérents à toute relation entre une organisation normative et de développement sanitaire comme l’OMS et l’industrie, axée sur le profit. L’OMS doit établir et appliquer des règles plus strictes concernant les rapports avec l’industrie et c’est ce que nous faisons. Toutefois, j’aimerais être très claire sur un point. À aucun moment, pas une seconde, les intérêts commerciaux ne sont intervenus dans ma prise de décision » affirme Margaret Chan.
Evaluation « critique » et indépendante » en cours
« Je conteste l’affirmation selon laquelle l’OMS rejette simplement ces questions épineuses comme étant infondées. En janvier 2010, j’ai suggéré qu’un Comité d’examen indépendant établi en vertu du Règlement sanitaire international soit chargé d’évaluer l’action de l’OMS pendant la pandémie de grippe ». précise la directrice générale de l’OMS.
Soucieuse de répondre en profondeur à ces critiques, Margaret Chan a même décidé d’aller plus loin avec la mise en place d’une évaluation « critique » et « indépendante ». Lancée le 12 avril dernier, « le Comité a décidé de traiter les critiques actuellement adressées à l’OMS dans le cadre de son évaluation. J’ai publiquement exprimé mon désir de voir effectuer une évaluation critique, indépendante et transparente de l’action de l’OMS » se défend la responsable de l’organisation.
« L’article et l’éditorial du BMJ laisseront sans aucun doute à de nombreux lecteurs l’impression que la décision de déclarer la pandémie prise par l’OMS était au moins partiellement influencée par une volonté d’accroître les profits de l’industrie pharmaceutique. La vérité cependant est que la décision d’élever le niveau d’alerte à la pandémie reposait sur des critères virologiques et épidémiologiques clairement définis. Ces critères sont difficiles à fausser quel qu’en soit le motif » précise la directrice.
La définition de la pandémie pourrait évoluer
« Les accusations selon lesquelles l’OMS aurait changé sa définition de la pandémie pour inclure un événement moins grave (et donc servir les intérêts de l’industrie) ne sont pas étayées par les faits » se défend Margaret Chan. « Le plan actuel de préparation en cas de pandémie, qui comporte les définitions des différentes phases, a été finalisé en février 2009 après deux années de consultations ». Soit avant la révélation d’une nouvelle souche du virus A H1N1.
« Un compte rendu complet ainsi que la chronologie des événements ayant conduit à la publication du plan 2009 ont été mis à la disposition du Comité d’examen. Au cas où ce Comité déciderait que la définition actuelle d’une pandémie et des phases conduisant à sa déclaration doit être revue dans un sens plus étroit ou d’une autre façon, nous nous féliciterons de cette recommandation et prendrons les mesures qui s’imposent » conclut la directrice générale de l’OMS.
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