Par la CLCV (Confédération de la Consommation, du Logement et du Cadre de Vie), qui réagit à l’annonce de la commercialisation d’une nouvelle boisson qui affirme être capable de dégriser les consommateurs d’alcool, en faisant baisser leur taux d’alcoolémie. L’association aux 30 000 militants réclame son interdiction.
Une nouvelle boisson dégrisante devrait bientôt être commercialisée en France sous le nom d’Outox. Par son design et le marketing qui l’entoure, ce breuvage s’adresse aux jeunes consommateurs.
Selon son fabricant, il permettrait « grâce à ses vertus exceptionnelles d’accélérer de façon importante la chute du taux d’alcool dans le sang ». De quoi prendre la route après une soirée bien arrosée sans craindre d’avoir à souffler dans le ballon?
Pourtant, les boissons dégrisantes n’ont jamais fait la preuve d’une quelconque efficacité et on peut parier qu’Outox, simple mélange de fructose et de vitamines, ne fera pas mieux que ses concurrents.
Rappelons que dans un avis de 2006 sur un produit similaire, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, avait considéré que les allégations avancées étaient « non justifiées et susceptibles d’induire en erreur le consommateur quant à l’effet sur l’alcoolémie ». Par ailleurs, une étude publiée en 2007 par des chercheurs autrichiens conclut que les vertus d’Outox ne sont pas scientifiquement prouvées (1).
Si l’efficacité d’Outox est plus que douteuse, les données relatives aux conséquences de l’alcool au volant sont quant à elles très bien établies. D’après la sécurité routière, la conduite sous l’emprise de l’alcool restait en 2008 la première cause infractionnelle de mortalité au volant. Pour cette même année, 28 % des accidents mortels étaient liés à l’alcool et on estime que plus de 1 000 vies auraient pu être préservées en l’absence d’un dépassement du taux légal d’alcool.
A ce triste constat, il faut ajouter que d’après les résultats d’une enquête de 2007 sur les jeunes et l’alcool, les consommations régulières d’alcool chez les jeunes de 16 ans seraient en augmentation (2).
Dans un tel contexte, la vente de potions miracles qui banalisent l’alcool et entretiennent l’illusion que l’on pourrait boire et conduire sans risque n’est pas tolérable.
La CLCV demande en conséquence l’interdiction de ce type de produit.
1 – « Another ?soberade’ on the market : does Outox keep its promise ??, Pavlic M, Libiseller K, Grubwieser P, Ulmer H, Sauper T, Rabl W, Institute of Legal Medicine, Innsbruck Medical University, Innsbruck Austria, Wien klin wochehschr. 2007
2 – Résultats du volet français de l’enquête Espad 2007 (European School Survey Projet on Alcohol and Other Drugs)
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