Le Forum économique de Saint-Pertersbourg qui s’est tenu samedi a été l’occasion pour la France de renforcer ses liens avec Moscou en matière énergétique. En présence de Nicolas Sarkozy, GDF Suez a signé un accord de participation dans le méga gazoduc russe Nord Stream, porté par Gazprom, et EDF s’est engagé à prendre une participation d’au moins 10% dans le gazoduc South Stream avant fin 2010 et renforcer sa coopération nucléaire avec Rosatom.
Gazprom est plus que jamais au c?ur de la stratégie énergétique européenne. Le géant russe est incontournable en Europe en matière de gaz naturel et la France a pris acte de cette situation. Afin de sécuriser son approvisionnement pour les prochaines années, Paris vient de conclure deux accords stratégiques majeurs avec les russes.
C’est désormais officiel, GDF Suez a choisi Gazprom comme principal fournisseur de gaz pour les prochaines années. En présence du président russe Dmitri Medvedev et français Nicolas Sarkozy,Gérard Mestrallet, président de GDF Suez, a signé officiellement aujourd’hui à Saint-Pétersbourg, en présence d’Alexey Miller, président du Comité Exécutif de Gazprom, un accord pour la participation du groupe français au projet Nord Stream, qui reliera à partir de 2011 la Baie de Portovaya près de Vyborg en Russie au nord-est de l’Allemagne près de Greifswald.
GDF prend 9% de Nord Stream
GDF Suez prendra une participation de 9% dans le capital de Nord Stream AG. Les deux actionnaires allemands (E.ON Ruhrgas AG et Wintershall Holding GmbH) lui cèderont chacun 4,5% chacun de leurs actions.
Selon le calendrier du projet, il est prévu que la première tranche de Nord Stream, dont la capacité de transport s’élève à 27,5 milliards de m3 par an, soit mise en service en 2011. Grâce à la construction de la seconde tranche, qui s’achèvera en 2012, la capacité de transport passera à 55 milliards de m3 précise GDF Suez.
Au même moment, EDF s’est engagé samedi à prendre une participation d’au moins 10% dans le gazoduc South Stream avant fin 2010 à travers une diminution de la participation du groupe italien Eni. En parallèle, le groupe public a également signé un accord de coopération dans le domaine nucléaire avec le groupe public russe Rosatom.
Au 10% de South Stream pour EDF
En prévoyant le rachat d’au moins 10% de South Stream, EDF renforce sa position sur le marché du gaz naturel, se félicite le groupe d’Henri Proglio. Ce gazoduc doit ravitailler des pays d’Europe du Sud et d’Europe centrale en passant par la mer Noire.
« Les études de faisabilité de la section sous-marine ayant commencé, nous pouvons dire que nous n’avons jamais été aussi proches du démarrage de la construction », s’est réjouit le patron de Gazprom Alexeï Miller. Le Premier ministre russe Vladimir Poutine avait déclaré en avril dernier qu’EDF prendrait 20% de South Stream. Revenant sur cette déclaration, Alexeï Miller, a précisé que « ce sera 10% au moins ».
Pour Henri Proglio, cet accord permet à EDF de « franchir une étape importante dans sa stratégie gazière visant à sécuriser ses approvisionnements, à la fois pour l’alimentation de ses propres moyens de production d’électricité et pour la commercialisation d’offres gaz naturel auprès de ses clients ». « L’accord signé avec Gazprom, premier producteur mondial de gaz, et ENI, premier opérateur gazier en Europe, permet à EDF, premier producteur nucléaire mondial, de renforcer ses positions en tant qu’acteur significatif sur le marché du gaz naturel » a précisé le patron d’EDF.
Coopération nucléaire avec Rosatom
Pour diversifier ses capacités d’exportations de gaz naturel, Gazprom projette la construction d’un méga gazoduc vers les pays d’Europe du Sud et d’Europe centrale en passant sous la mer Noire. Porté par le géant russe, le projet South Stream associe également l’italien ENI. Ce gazoduc vise une capacité de 63 milliards de mètres cubes de gaz par an, en reliant la Russie sous la mer Noire vers la Bulgarie, puis l’Italie et l’Autriche, en contournant l’Ukraine. Son coût est estimée à 25 milliards d’euros.
Dans le même temps, EDF a officialisé un accord de coopération, de recherche et développement avec le russe Rosatom sur le combustible nucléaire, ainsi que pour des coopérations concernant des installations nucléaires existantes ou actuellement en cours de construction. L’accord prévoit également que les deux groupes coopèrent au travers d’échanges d’expérience et de formations, incluant notamment des visites de sites industriels dans les deux pays.
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