Après de longs mois de conflits et de négociations, on croyait la fermeture de la raffinerie Total de Dunkerque définitive. La justice vient d’en décider autrement. La cour d’appel de Douai a ordonné hier le redémarrage de la raffinerie sous 15 jours.
Stupeur et tremblements à Dunkerque. Début 2009, le groupe pétrolier français avait annoncé la fermeture de son site de Dunkerque, dans le cadre d’un plan plus vaste de réorganisation notamment de ses activités de raffinerie. Objet d’un conflit social difficile en interne, et de négociations avec le gouvernement, cette fermeture avait finalement été actée, le site devant faire l’objet d’une mutation de son activité.
Patatras. Hier matin, la cour d’appel de Douai a ordonné le redémarrage de la raffinerie sous 15 jours, pour défaut d’information des représentants du personnel. Si Total ne redémarrait pas l’activité de son site dans le délai imparti, les juges ont même prévu une astreinte de 100 000 euros par jour de retard.
Pourquoi cette décision ? La justice reproche au groupe pétrolier un manque d’information de ses salariés. La réaction de la CGT n’a évidemment pas tardé. Profitant de cette victoire surprise, le syndicat compte pousser son avantage sur ce dossier. La CGT affirme qu’elle appellerait à la grève si Total ne redémarrait pas la raffinerie de Dunkerque dans les 15 jours, délais impartis par la justice.
Mauvais timing
Chez Total, on « prend acte de la décision de la Cour d’appel de Douai ». Evoquant une décision paradoxale qui crée une « complexité juridique », le groupe pétrolier annonce qu’il va « examiner dans les délais les plus brefs les moyens d’obtenir les clarifications indispensables, dans le respect du droit et des intérêts de tous ».
Un peu sonnée, la compagnie française rappelle le cadre dans lequel cette fermeture est intervenue. Elle souligne que « l’arrêt des activités de raffinage de Dunkerque s’inscrit dans un contexte de forte réduction des consommations de produits pétroliers en France, en Europe et aux Etats-Unis, réduction souhaitée par de nombreuses parties prenantes, publiques et privées ».
Ce revirement intervient au moment même ou EDF a décidé de gagner du temps dans l’étude du projet de terminal méthanier à Dunkerque. L’électricien français se donne désormais jusqu’à fin 2010 pour se pencher sur la faisabilité de ce terminal, dans lequel est associé Total. Ce projet est censé compenser la perte d’activité liée à la fermeture de la raffinerie des Flandres.
Commentaires récents