Malgré la crise qui frappe en priorité les foyers déjà précaires, EDF a annoncé au début du mois une baisse de près de 300 000 bénéficiaires du Tarif de Première Nécessité (TPN) de l’électricité, moins élevé que le tarif réglementé. Le dispositif manque clairement d’efficacité alors qu’il n’a jamais été aussi nécessaire.
Fin 2009, 940 000 foyers français profitaient encore du dispositif TPN. Étrangement, au moment même où le chômage et la précarité progressent début 2010, les bénéficiaires de l’aide accordé par EDF aux clients les plus modestes ont fortement baissé. Difficile d’expliquer cette situation sauf à constater l’inefficacité du dispositif.
« Malgré la crise, les nouveaux ayants droit au TPN semblent avoir de moins en moins tendance à entreprendre les démarches d’obtention du tarif » avance EDF qui propose de rendre automatique l’obtention du tarif social. En attendant, EDF a annoncé l’ouverture d’une enquête sur cette question avec le Fonds CMU et les pouvoirs publics.
Baisse de 70 ?
Le Tarif de Première Nécessité (TPN) offre la possibilité aux foyers les plus modestes de bénéficier d’une réduction sur leur abonnement ainsi que sur les 100 premiers kWh consommés chaque mois. La réduction représente de 30 à 50% de la facture annuelle, soit une réduction moyenne annuelle de 70 ?.
Dénoncée par de nombreuses associations de consommateurs, la précarité énergétique semble de plus en plus prégnante en France. Qu’il s’agisse d’électricité ou de gaz qui vient d’augmenter de près de 15% depuis le début de l’année, l’énergie coûte de plus en plus cher et cette tendance ne semble pas prête de s’enrayer.
Si EDF propose d’automatiser son dispositif TPN pour le rendre plus efficace, d’autres initiatives se sont faites jour depuis plusieurs mois. La Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) voudrait également que le tarif spécial de solidarité du gaz (TSS) soit attribué de façon automatique pour « mettre fin à un processus complexe d’attribution qui conduit à ?oublier’ un nombre important de bénéficiaires. »
Un chèque anti-précarité énergétique ?
De son côté, le député UMP Jean-Claude Flory qui a déposé fin avril une proposition de loi destinée à créer une allocation spécifique baptisée « chèque anti-précarité énergétique ». « En complément des dispositifs existants », cette allocation serait attribuée au « noyau dur des plus précaires ». Si l’idée est intéressante, elle devrait avoir du mal à s’imposer au moment même ou rigueur oblige, le gouvernement ferme le robinet des aides et autres allocations en tout genre.
Selon les estimations, plus de 400 000 ménages seraient considérés comme très précaires, sur les 3,4 millions de foyers déjà fragiles, qui consacrent plus de 10 % de leur budget global aux factures d’énergie.
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