RTE vient de publier le bilan 2009 du réseau d’électricité français. Si la filiale d’EDF affirme maîtriser la situation, le rapport reconnaît cependant une hausse importante des incidents « notables » en soulignant les fortes tensions que le réseau électrique subit à certaines périodes de l’année.
Sur le plan de la sûreté, Réseau de Transport d’Electricité souligne que l’année 2009 a été marquée par 2 événements majeurs : d’une part, lors du passage de la tempête Klaus sur le Sud-Ouest, « la bonne résistance du réseau de transport d’électricité a confirmé la pertinence de la politique de sécurisation engagée après les tempêtes de fin 1999 » ; d’autre part un double défaut barre, survenu au poste de Tavel le 21 décembre, a enclenché un processus d’écroulement du réseau de Marseille à Nice, qui a été maîtrisé par une action rapide de délestage ordonnée par RTE, souligne le gestionnaire français.
Globalement, en 2009, l’évolution des conditions d’exploitation, pour partie structurelle, pour partie conjoncturelle, a nécessité de conduire le système électrique par moments « à proximité de ses limites » reconnaît RTE. Face à cette situation parfois tendue, le gestionnaire du réseau d’électricité considère avoir fait preuve de « réactivité » et d’ « efficacité » en faisant notamment appel aux mesures de sauvegarde pour maîtriser le risque d’écroulement.
Hausse des incidents « notables »
Si les incidents « notables » ont été plus nombreux en 2009 qu’en année moyenne, RTE considère que « les dispositifs de maîtrise de ces incidents ont fait preuve de leur efficacité ». Le gestionnaire reconnaît qu’il convient d’être « vigilant » pour s’assurer que les mesures prises sont efficaces pour réduire ces coupures à l’avenir.
RTE souligne que des « progrès significatifs » ont par ailleurs été réalisés avec en premier lieu la mise en place de CORESO, instance opérationnelle de coordination au service des GRTs de la zone Centre-Ouest Europe, mais aussi avec la rénovation des engagements contractuels sur le Système d’Alerte et de Sauvegarde, ou avec les avancées, qui restent à finaliser, sur la stabilisation du parc de condensateurs en HTA. Pour l’avenir, « la montée en puissance de ENTSO-E est potentiellement porteuse de ruptures positives » pour l’exploitation efficace et en sûreté du système électrique européen, qu’il faudra confirmer dans les années à venir, affirme RTE.
Face à cette situation contrastée, la Mission Audit Sûreté, constatant que les décisions d’exploitation vont de plus en plus s’appuyer sur un ensemble de simulations dynamiques et sur des dispositions adaptatives fonction des conditions d’exploitation, en particulier météo, recommande pour l’utilisation opérationnelle des résultats de modèles dynamiques, de « documenter et quantifier les marges nécessaires pour se prémunir des incertitudes pesant sur les données utilisées », en particulier les paramètres dynamiques de la charge, les valeurs locales des charges actives et réactives, les réglages de protection des groupes, et d’approfondir le cas échéant les travaux requis pour réduire ces incertitudes.
Renforcer les protocoles de contrôle
Par ailleurs, cette Mission préconise pour les dispositions adaptatives, de « renforcer les protocoles de contrôle opérationnels pour assurer que les valeurs des paramètres affichées sur les automates, ainsi que celles utilisées dans les outils de calcul, sont bien conformes aux valeurs attendues ». La Mission souligne l’importance d’établir de nouvelles clauses contractuelles susceptibles de traiter efficacement les écarts de longue durée et elle invite les producteurs concernés à porter toute l’attention requise aux enjeux sûreté de leurs décisions sur leur outil industriel.
En conclusion, la filiale d’EDF affirme qu’il est « indispensable de poursuivre avec ténacité les discussions entre RTE et les producteurs concernés pour recouvrer dans les meilleurs délais les capacités constructives attendues des groupes de production dont les performances en puissance réactive sont fortement limitées aujourd’hui ».
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