Désireuse de contourner le blocus de certains pays comme la France, la Commission européenne vient de proposer d’assouplir la réglementation sur les cultures d’OGM en Europe. Bruxelles voudrait laisser le libre choix à chaque pays de l’Union d’autoriser ou non leurs cultures.
« Une man?uvre pour ouvrir grand les portes de l’Union » selon Greenpeace. Présentée mardi, la proposition de John Dalli, commissaire européen en charge de la santé et de la protection des consommateurs, n’a pas manqué de faire réagir les anti-OGM comme le ministère de l’Ecologie.
La Commission européenne a adopté mardi des propositions visant à débloquer les demandes très controversées de mise en culture de plantes OGM en Europe, en laissant le choix à chaque Etat, de les interdire ou de les restreindre plus facilement. Plus concrètement, Bruxelles propose d’accélérer la procédure d’autorisation des cultures d’organismes génétiquement modifiés (OGM) sur le territoire européen.
Sortir d’une « impasse »
En contrepartie du droit accordé à chaque Etat membre d’interdire officiellement la culture d’OGM sur leur territoire, sans utiliser la clause de sauvegarde comme actuellement, la Commission souhaite assouplir le processus d’autorisation au niveau européen. L’objectif poursuivi par John Dalli, plutôt favorable au développement des OGM, est clairement de débloquer une situation dans l’impasse depuis 10 ans.
Selon Satu Hassi élu européen Verts « la proposition vise à favoriser les autorisations pour une longue liste d’autres cultures d’OGM ». Pour Greenpeace, ce texte promet de codifier ce qui en réalité existe déjà dans les faits.
Cette proposition vient « à contre-courant » de ce que les ministres européens de l’Environnement avaient unanimement demandé en 2008, à savoir un renforcement de la procédure d’autorisation, prenant enfin en compte les risques pour l’environnement, affirmes les écologistes. Pour Greenpeace, « ce qui pourrait passer pour une avancée notoire n’est en fait qu’un cadeau empoisonné ».
Un « marché de dupe »
Cette proposition est « une tentative de marché de dupe » selon les écologistes qui rappellent que la possibilité d’interdire les OGM existe déjà avec l’option d’activer une clause de sauvegarde nationale, comme l’a fait la France en 2008 avec le MON 810. Pour Greenpeace, si cette proposition ne permettrait qu’une avancée sommaire en terme de liberté de choix, elle facilitera surtout les autorisations de mise en culture d’OGM mal évalués au niveau Européen, ouvrant un boulevard aux Etats membres dits « pro OGM ».
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