Dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre les algues vertes, l’Anses est en charge de la surveillance et des préconisations liées à cette pollution qui touche certaines côtes bretonnes. La nouvelle agence sanitaire issue de la fusion entre l’Afssa et l’Afsset préconise de ramasser ces algues polluantes 48 heures au maximum après leur échouage sur les côtes.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail publie des recommandations de prévention qui concernent prioritairement les travailleurs exposés tout au long de la filière d’élimination des algues vertes ainsi que le public. Ces recommandations portent notamment sur les conditions de ramassage des algues et la nature des équipements de protection à porter.
L’Anses souligne que toutes les algues de couleur verte présentes tout au long des côtes ne constituent pas une marée verte. L’agence souligne que 2 espèces d’algues sont particulièrement impliquées dans cette pollution : la « Ulva armoricana » qui se rencontre essentiellement sur les côtes nord de la Bretagne, et la « Ulva rotundata » qu’on ne retrouve qu’en Bretagne Sud. Par ailleurs, d’autres espèces d’algues vertes comme « Cladophura laetiniens », moins proliférantes, sont aussi présentes.
Uniquement les algues vertes
L’émission de H2S est spécifiquement forte lors de la putréfaction de végétaux riches en sulfates, ce qui est le cas de toutes les Ulves très riches en sucres sulfatés (ulvanes), mais pas des algues rouges ou brunes dont la putréfaction dégage nettement moins d’H2S. Fraîches, les algues sont peu émissives, soulignent l’Anses.
En général, la prolifération atteint son maximum à la mi-juillet mais selon les conditions environnementales (ensoleillement, pluviométrie ?) et de marée, une reprise de la croissance peut aussi être notée jusqu’à la mi-octobre. Se déposant en sommet de plage, les algues ne sont pas reprises par les marées, lors les coefficients sont faibles.
L’Anses précise que l’état de putréfaction avancée des algues est facilement identifiable visuellement. Exposée au soleil, la surface des amas d’algues sèche en formant une croûte blanchâtre. Sous cette croûte règne une forte obscurité interrompant la photosynthèse et créant des conditions de fermentation qui évoluent de l’aérobie vers l’anaérobie.
Très toxique
Le sulfure d’hydrogène (H2S) est un gaz très toxique, un peu plus lourd que l’air, ce qui explique le risque aggravé en milieu confiné. En atmosphère libre comme sur un littoral, on considère que le sulfure d’hydrogène se comporte comme l’air et cette propriété n’aggrave donc pas l’exposition, souligne l’agence sanitaire.
Son odeur caractéristique d’oeuf pourri se détecte dès 0,2 à 0,3 ppm (0,28 à 0,42 mg/m3) ; elle est nette pour 20 à 30 ppm (28 à 42 mg/m3), mais vers 100 ppm (140 mg/m3) l’odorat est anesthésié. C’est un irritant des voies respiratoires et un neurotoxique par asphyxie. La voie de pénétration de l’hydrogène sulfuré est la voie pulmonaire. Le gaz passe dans le sang où il existe sous plusieurs formes.
Afin d’alerter les promeneurs, les mairies concernées sont invitées à signaler les plages touchées par des panneaux avertissant du danger. Pour rappel, plusieurs chiens, un cheval et son cavalier ont été victimes du gaz H2S, en se promenant simplement dans un champ d’algues toxiques.
Sous 24h00
L’Anses rappelle que les algues doivent être ramassées fraîches, c’est-à-dire dans les 24 heures, voire dans les 36 heures succédant l’échouage, tant que le délai de 48 heures entre le ramassage et le traitement est respecté. Le ramassage d’algues fraîches est le seul à même de dispenser de contraintes lourdes de protection lors du ramassage.
Le ramassage, le transport et la prise en charge des algues dans les centres de traitement doivent être effectués aussi rapidement que possible. Pour l’Anses, il devrait s’écouler moins de 48 heures entre le ramassage et le début du traitement des algues. Les stockages intermédiaires sont à éviter autant que possible, préconise l’agence.
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