Le WWF France, les Amis du Vent, 100% recyclé 100% engagé et Riposte Verte viennent de publier l’étude PAP50, qui vise à évaluer la politique menée sur le papier de 50 grandes entreprises françaises. Si certaines actions menées vont dans le bon sens, les grands groupes sont encore loin du compte, dans un pays qui consomme toujours près de 3 fois plus de papier que la moyenne mondiale.
Avec la dynamique du Grenelle, l’État s’est fixé l’objectif d’ici à 2012, de réduire de façon significative la consommation de papier de ses administrations, de généraliser le recyclage de leur papier et, à cette date, d’utiliser exclusivement du papier recyclé ou issu de forêts gérées de manière durable. Le WWF France et la coordination PAP50 ont souhaité connaître la politique du secteur privé dans ce domaine, et plus précisément celle des 50 grandes entreprises françaises.
Selon les résultats de cette étude, à quelques exceptions près, « la majorité n’est pas à la hauteur des enjeux environnementaux posés par le papier » et a encore beaucoup de progrès à faire. Dans cette étude, les entreprises ayant répondu ont obtenu en moyenne la note de 43 sur 100. Même si certaines ont mis en place des actions responsables, celles-ci doivent encore être généralisées afin de minimiser l’impact négatif de ce secteur sur l’environnement.
Globalement insuffisant
Les associations écologistes à l’origine de cette étude rappellent que l’usage non responsable du papier provoque un fort impact négatif sur la planète. Selon la FAO, environ 40 % des bois commercialisés dans le monde sont destinés à l’industrie papetière. Ainsi, sans garanties, le papier peut avoir des impacts négatifs sur l’environnement tels que la pression sur les forêts, l’émission de pollutions chimiques et atmosphériques et être la cause de grandes quantités de déchets non valorisés s’il n’est pas recyclé, souligne l’étude PAP50.
En France, on consomme toujours près de 3 fois plus de papier que la moyenne mondiale. L’étude révèle que seulement 20 % du papier issu des bureaux serait recyclé ce qui est principalement dû au déficit de recyclage des ramettes. Enfin 78 % des papiers graphiques consommés en France seraient issus de l’importation d’où la nécessité de s’assurer des garanties environnementales de son papier.
Au travers d’un questionnaire adressé à 50 entreprises françaises grandes consommatrices de papier de bureau, l’étude a cherché à évaluer les actions mises en place pour réduire la surconsommation, l’évolution de la consommation de papier, la proportion de papier utilisée présentant des garanties environnementales, ainsi que les actions mises en place pour maximiser le recyclage et le taux de recyclage du papier dans l’entreprise.
Actions trop ponctuelles
Malgré l’assise financière des grands groupes français évalués, la moyenne des notes des participants n’est que de 43 sur 100 et uniquement de 28 sur 100 quand on inclut les entreprises n’ayant pas répondu, constater les auteurs de cette étude. Par ailleurs, « même si la majorité des entreprises a déjà mis en place au moins une action concernant le papier, ces actions restent trop ponctuelles et ne s’inscrivent pas dans une démarche globale agissant concrètement pour infléchir la surconsommation, exiger des produits papier avec des certifications responsables et maximiser le recyclage » regrette le comité PAP50.
Première enquête de ce genre en France, le PAP50 devrait être reconduit dans le futur afin de mesurer les progrès réalisés pour les entreprises concernées. Le périmètre sera élargi aux collectivités pour vérifier si les objectifs du Grenelle sont atteints pour 2012, précise les associations à l’origine de cette enquête.
> Pour en savoir + : Consulter l’étude PAP50
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