Suite au décès de soixante anciens salariés d’une usine de pesticides de Paulinia au Brésil, Shell et le géant allemand de la chimie, BASF, exploitants tour à tour le site, ont été condamnés courant aout par la justice brésilienne pour « dommages moraux causés à la collectivité » et pour avoir porté atteinte à la santé des salariés de l’usine.
L’Asteq, l’association de travailleurs exposés aux substances chimiques, l’ACPO, association de lutte contre les polluants et le ministère public brésilien, avaient déposé courant 2007 une plainte à l’encontre de Shell et BASF, exploitant tour à tour une usine de pesticides à Paulinia au Brésil.
Dès 1977, le pétrolier anglo-néerlandais avait ouvert le site et y produisait des pesticides connus pour leur dangerosité, alors interdits aux Etats-Unis, puis au Brésil en 1985. Toutefois, selon Greenpeace, Shell avait continué la production jusqu’en 1990 et des fuites, ainsi que les déchets issus de l’usine incinérés puis enterrés sans aucune précaution, auraient contaminé les sols et nappes phréatiques riveraines.
BASF rejette la faute sur son prédecesseur
En 2000, BASF reprend l’usine qui sera fermée deux ans plus tard par le ministre du Travail brésilien en raison des risques pour le personnel et les riverains. Si BASF se défend d’avoir participé à une quelconque pollution, pour la justice brésilienne, « il est prouvé que BASF ne s’est pas soucié non plus de protéger ses employés« .
La tribunal de Sao Paulo a donc condamné le 19 aout dernier les deux firmes à verser près de 630 millions de dollars, dans le but notamment de couvrir les frais médicaux des personnes touchées, soit près de 3000. Si BASF rejette la faute sur Shell, ce dernier réfute toute conséquence sanitaire liée à son activité à Paulinia. Les deux groupes ont fait appel de la décision.
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