A l’occasion de la sortie du livre blanc de l’association européenne de l’industrie pétrolière, Europia, Jean-Louis Schilansky, le président de l’Union française des industries pétrolières, se montre préoccupé par la baisse significative de la consommation de produits pétroliers, une tendance qui pourrait s’inscrire dans le long terme.
Alors que Total s’embourbe dans les procédures juridiques au sujet de l’avenir de sa raffinerie des Flandres à Dunkerque, quatre raffineries européennes sont déjà à l’arrêt et douze ont été mises en vente. Si l’on compare ces chiffres aux 98 sites existants en Europe, il apparait clairement que l’industrie pétrolière n’est pas au mieux sur le continent. Pour Jean-Louis Schilansky, interrogé aujourd’hui par Le Figaro, l’Europe « doit faire face à la concurrence d’autres régions du monde, sans compter les nouvelles exigences environnementales qui obligent à adapter les outils« .
Trop d’essence
Dans ce contexte, l’Ufip considère que l’Europe devrait alors procéder à la fermeture d’une quinzaine de raffineries afin de rééquilibrer l’offre et la demande. L’organisation française rejoint donc l’avis d’Europia qui dans son dernier livre blanc évalue à 20% par rapport à 2006, la baisse de la demande de produits raffinés en Europe à l’horizon 2030.
L’avenir semble donc bien sombre pour l’industrie pétrolière et Jean-louis Schilansky ne fait pas preuve d’un grand optimisme. S’agissant de la reprise des sites à vendre, « on ne comprend pas ce qui conduit tel ou tel à vouloir racheter une raffinerie, à moins qu’il y ait d’autres desseins, comme le rachat conjoint, par exemple, d’un réseau de stations-service » confie-t-il.
Quant aux sites toujours en activité en France, soit une douzaine, l’Ufip estime des pertes supérieures à 1 milliard d’euros en 2009. Selon l’organisation, la France produirait trop d’essence comparativement au gazole, plus prisé par les consommateurs.
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