Le Kenya est en passe de devenir le premier pays d’Afrique orientale à mettre en place une réglementation sur la gestion des déchets électroniques, afin de minimiser l’impact de ces déchets sur l’environnement et la santé publique.
A l’initiative du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), des délégués du ministère kenyan de l’environnement et de l’Autorité nationale de gestion de l’environnement (NEMA), des représentants du géant des logiciels Microsoft et des responsables de l’industrie des télécommunications se sont réunis à Nairobi mardi dernier, pour définir ensemble la voie à suivre dans le traitement des déchets électroniques, conformément notamment à la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et de leur élimination.
Une étude a montré que le Kenya générait à l’heure actuelle 3.000 tonnes de ces déchets électroniques chaque année, une quantité qui ne cesse d’augmenter à mesure que la demande des ménages pour les produits électroniques augmente. La demande croissante d’appareils électroniques au Kenya, et plus généralement dans les pays en développement, s’est traduite par une croissance rapide des déchets électroniques. Compte tenu des risques pour la santé humaine représentés par les substances dangereuses, comme les métaux lourds, contenus dans la plupart de ces appareils, le traitement de ces déchets est devenu une nécessité.
Une opportunité électronique
Pour les autorités kenyanes, mesurer l’impact environnemental des déchets électroniques et cartographier les lieux où ils sont stockées et retraités est devenu une priorité nationale. Sous l’égide du PNUE, les participants ont donc évoqué les contraintes qui entravent l’élimination des déchets électroniques ainsi que les faiblesses des systèmes de collecte et des infrastructures de recyclage.
Pour le Kenya, le traitement de ces déchets représente également une opportunité économique, dans la mesure où le recyclage des métaux précieux qu’ils contiennent ou la remise en état de ces appareils constituent une filière génératrice d’emploi et de revenus, d’autant qu’au niveau mondial, la production de déchets électroniques augmente d’environ 40 millions de tonnes chaque année.
Tirer profit des déchets
Pour la Directrice exécutive adjointe du PNUE, Angela Cropper, cette croissance des déchets électroniques représente « l’une des menaces mondiales émergentes« . Etant donné le rythme accéléré du développement des nouvelles technologies et la durée de vie réduite de nombreux biens de consommations électroniques, la réutilisation, le recyclage et des solutions viables d’élimination sont indispensables, a-t-elle estimé.
« Le recyclage, la collecte, la réutilisation des appareils, des métaux précieux qu’ils contiennent et des composants électroniques, de même qu’une meilleure gestion des déchets et la mise ne place d’une réglementation, sont des éléments essentiels si les pays et les entreprises veulent parvenir à exploiter et tirer profits des montagnes de déchets électroniques qui s’accumulent« , a-t-elle ajouté.
Une population exposée
« Le Kenya, comme la plupart des pays l’Afrique, n’a pas de politiques et de stratégies pour faire face aux déchets électroniques, et donc sa population est fortement exposée aux risques de santé qui sont associés à l’accumulation de ces déchets« , a souligné de son côté Mark Matunga, de Microsoft.
À l’issue de la rencontre organisée par le PNUE à Nairobi mardi, des recommandations formulées par les participants doivent être transmises au gouvernement pour élaborer la première législation sur la gestion des déchets électroniques en Afrique de l’Est.
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