Depuis la prise d’otages d’expatriés français au Niger, des informations publiées dans Le Monde mettent en cause le groupe Areva, accusé d’avoir négligé une lettre d’avertissement du Préfet d’Arlit. Répondant à cette polémique, le groupe nucléaire français apporte des preuves factuelles que les menaces qui planaient sur ses salariés avaient été prises en compte.
Selon les propres termes d’une porte-parole d’Areva, les agents des sociétés de sécurité privées qui surveillaient le domicile des expatriés au Niger n’étaient « pas armés », car « ils n’étaient pas autorisés à l’être », en raison d’un accord avec les autorités nigériennes », précise le groupe Vinci, dont plusieurs salariés font partie des 7 personnes prises en otage. Au regard des graves risques qui menaçaient la sécurité des ressortissants français au Niger, le groupe nucléaire semble avoir été négligeant.
Areva avait affirmé dans un premier temps n’avoir « refusé aucune aide d’aucune sorte ». Le géant de l’atome assurait que la sécurité mise en place à Arlit était suffisante, avec des rondes et patrouilles régulières de militaires et de gendarmes, en plus de la protection personnelle du domicile de ses expatriés. Désormais, le groupe nucléaire semblait depuis lundi moins affirmatif.
Ensemble de complicités et de défaillances
Le Monde cite en effet un porte-parole d’Areva qui aurait reconnu lundi qu’il y avait sans doute eu, dans la protection de ses expatriés à Arlit, « un ensemble de complicités, de défaillances, de choses qui n’ont pas fonctionné, pour lesquelles l’enquête rapportera ce qu’il se passe ». Face à ces dangers imminents qui menaçaient ses expatriés au Niger, Areva aurait-il du les rapatrier en urgence ?
Réagissant à cette polémique, Areva a précisé qu’une « coordination régulière » existait entre le groupe français et les autorités du Niger. Pour Areva, la lettre s’inscrit « dans le cadre du dialogue et de l’évaluation permanente des moyens financiers et matériels qu’Areva met à disposition des autorités gouvernementales du Niger ».
Areva révèle ainsi que le Directeur adjoint de la protection des personnes et du patrimoine d’Areva, s’est récemment rendu sur place du 7 au 14 septembre 2010. Il aurait à cette occasion rencontré le Chef d’Etat Major des armées nigériennes, le Chef d’Etat Major de l’Armée de Terre et le Ministre de la Défense le 8 septembre. Il aurait également rencontré le Préfet d’Arlit le 10 septembre afin de faire un point sur la coordination des actions menées par Areva et les forces de défense et de sécurité nigériennes.
Coordination intensifiée depuis le 7 septembre
Lors de ces entretiens, Areva souligne que « ni le Préfet d’Arlit, ni les autres autorités n’ont communiqué d’information particulière ». Le Directeur adjoint de la protection des personnes et du patrimoine d’Areva a informé du contenu de sa mission l’Ambassadeur de France et l’Attaché de Défense de la République Française en poste à Niamey avant de quitter le Niger le 14 septembre.
Regrettant « les polémiques inappropriées au regard de la menace évoquée », Areva précise que son groupe a lancé une analyse interne détaillée et a demandé au Général Quesnot, ancien Chef d’Etat Major particulier du Président de la République Française, de l’assister dans cette mission en formulant un jugement et des recommandations.
Al-Qaïda au Maghreb islamique vient de revendiquer le rapt des 5 Français (dont 1 salarié d’Areva) et 2 Africains, opérés jeudi dernier au Niger. « En dépit des strictes mesures militaires et des multiples barrages de sécurité, « les lions de l’islam » ont réussi à déjouer tous les dispositifs de surveillance et à enlever cinq experts français du nucléaire travaillant pour la compagnie Areva », déclare un porte-parole de l’organisation islamiste, dans un message audio diffusé sur Al-Jazeera.
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