Le vent de la tempête Xynthia passé, le vent de la polémique souffle toujours en Vendée, autour du plan à géométrie variable des « zones noires ». Selon le dernier rapport d’experts, qui modifie le premier plan qui avait provoqué une vive opposition sur place, 195 habitations seraient sauvées de la démolition.
L’après Xynthia est toujours aussi incertain, de très longs mois après la catastrophe. La nouvelle cartographie des « zones noires » qui vient d’être remise vendredi par deux experts indépendants à Jean-Louis Borloo fait rebondir la polémique. Ce n’est plus 945 habitations qui sont concernées par la destruction irrémédiable, mais « seulement » 761 logements, qui devraient être démolis.
Avec ce nouveau plan, 195 habitations seraient épargnées par la démolition dont 11 inclues seraient néanmoins concernées par une procédure d’expropriation. Malgré une réduction sensible des « zones noires », les élus locaux et les associations de sinistrés jugent sévèrement cette nouvelle cartographie.
« Incompréhensible et incohérent »
Une délégation de l’AVIF a été reçue à la préfecture mardi matin, pour une présentation des nouvelles zones d’expropriation définies à partir du rapport Pitié et Puech. « Ce nouveau découpage est incompréhensible et incohérent » a tranché mercredi Renaud Pinoit, porte-parole de l’Association des victimes des inondations de la Faute-sur-Mer. Le responsable de l’association AVIF explique que « dans cette configuration, certains propriétaires se trouvent seuls concernés dans leur quartier, alors que toutes les maisons voisines sont épargnées ». « Je ne sais plus quoi dire aux adhérents de l’association », explique Renaud Pinoit.
De son côté, Maurice Milcent n’en démord pas. Le maire de l’Aiguillon-sur-Mer, commune particulièrement concernée, milite pour une suppression pure et simple de la zone noire dans son village. Pour René Marratier, maire de La Faute-sur-Mer, la commune la plus gravement endeuillée avec 29 morts, « la moitié des maisons doivent sortir des zones noires ».
Mais le plus véhément est certainement le président du Conseil général de Vendée, Philippe de Villiers. L’ancien ministre a écrit au premier ministre pour dénoncer des conclusions « inacceptables ». Pour Philippe de Villiers, le rapport est hors-jeu « parce qu’il n’y a pas eu de véritables concertations ». « Les experts n’ont pas tenu compte des possibilités d’aménagements particuliers dans les maisons qui ont été peu inondées », regrette Marcel Gauducheau, conseiller général.
Eclairer la prise de décision
Réagissant à ces nouvelles critiques, Jean-Louis Borloo, a précisé que ce rapport n’était destiné qu’à « éclairer le gouvernement dans sa prise de décision ». Le feuilleton continue. Une certitude cependant, aucune destruction n’aura lieu avant 2011.
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