Rajendra Pachauri, l’actuel président du GIEC, groupe intergouvernemental d’experts sur le climat, est de plus en plus sous pression. Après les récentes turbulences rencontrées par l’organisation onusienne, ils sont en effet de plus en plus nombreux à demander la démission du co-prix Nobel de la paix 2007.
Ébranlé par l’affaire du « climategate » et après avoir été contraint de reconnaitre une grave erreur dans le dernier rapport du Giec, Rajendra Pachuri subirait de plus en plus de pressions de la part de ceux qui souhaitent le voir quitter la tête de l’organisation spécialisée dans les problèmes climatiques. Ecologistes et politiciens ont désormais rejoint les rangs des climato-sceptiques qui demandent depuis déjà plusieurs années le retrait de l’indien.
Pour ses détracteurs, le fait d’avoir été obligé d’admettre son erreur a profondément affaibli la crédibilité du président. Le rapport de 2007 faisait état d’une disparition probable des glaciers de l’Himalaya d’ici 2035. Le Giec et son président ont alors été taxés d’amateurisme et de délit d’alarmisme. Par ailleurs, en janvier dernier, le Sunday times accusait ouvertement le directeur du Giec de conflits d’intérêt, cette erreur ayant permis au TERI, l’institut indien de Rajendra Pachauri, une importante levée de fonds. Si l’homme a été blanchi de toute malversation financière, le discrédit demeure.
Un mandat de 6 ans maximum
« Il est essentiel que cet organisation soit dirigée par une personne dont les pouvoirs académiques et intellectuelles soient incontestables, et je craint que ça ne puisse plus être lui » confiait Tim Yeo, le président de la Commission sur l’énergie et le changement climatique au Parlement britannique, à la BBC dernièrement.
C’est donc dans un climat déjà très perturbé que le Conseil interacadémique préconisait dans un rapport sur le fonctionnement de l’organisation onusienne, publié le mois dernier, la limitation du mandat de président du Giec à six années maximum. Rajendra Pachauri aurait alors dépassé la limite et serait donc contraint à la démission. Le rapport demandait également des contrôles plus rigoureux sur certains conflits d’intérêts rencontrés par les membres du Giec.
Enfin, à 70 ans, Rajendra Pachauri a également défrayé la chronique en publiant un roman « Retour à Almora », dont l’éditeur n’est autre que Mukesh Ambani, le patron indien de la société gazière et pétrolière Reliance Industries. Peut-être la goutte d’eau de trop…
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