EDF vient d’engager la banque Lazard afin d’obtenir des conseils quant à la stratégie à adopter aux Etats-Unis. En effet, l’électricien français, en conflit avec son associé américain Constellation Energy voit ses rêves d’EPR s’éloigner.
Fin 2008, EDF avait racheté la moitié des activités nucléaires de l’américain Constellation Energy pour un montant de 4,5 milliards de dollars. L’électricien français y voyait alors l’occasion de construire une flotte de quatre réacteurs EPR outre-Atlantique.
Or, depuis, la crise économique associé à l’arrivée du gaz non conventionnel ont considérablement amoindri l’intérêt des Etats-Unis pour le nucléaire. L’exploitation de nouveaux gisements de gaz ont fait baissé les cours, rendant ce dernier nettement plus attractif. Les investisseurs potentiels risquent alors de délaisser le nucléaire qui nécessite des coûts fixes très importants.
Les tergiversations de Constellation
Déjà en juillet, Thomas Piquemal, le directeur financier d’EDF expliquait que « les prix du gaz et de l’électricité sont bas (aux Etats-Unis) et ce niveau de prix fait courir un risque sur la rentabilité des projets« . A tel point que Constellation Energy envisagerait d’abandonner les projets nucléaires qu’il menait en commun avec EDF.
Les deux groupes avaient conclu fin 2008 un accord qui donnait la possibilité à Constellation de céder à EDF ses centrales thermiques pour 2 milliards de dollars. Initialement, cette option devait être uniquement exercée si Constellation, durement touché par la crise en 2008, rencontrait de nouveaux problèmes financiers. Or, l’Américain envisage d’exercer cette option alors même que ses centrales ont perdu beaucoup de leur valeur. Il a jusqu’à la fin 2010 pour le faire.
Selon le magazine » L’Expansion » à paraître mercredi, Constellation Energy menacerait de lever cette option si EDF ne se plie pas à ses exigences pour leur projet commun de construction d’un EPR à Calvert Cliffs dans le Maryland, projet qui tarde à aboutir, le département américain à l’Energie (DoE) n’ayant toujours pas attribué les garanties de prêt permettant le démarrage de la construction. Constellation aurait alors demandé de réduire de 50 à 25 % sa part de ce projet estimé à près de 7 milliards de dollars.
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