Un accident est intervenu mardi dans une raffinerie d’alumine de Hongrie et a provoqué une vague de boue toxique qui a ravagé trois villages et menace le Danube. Nombreux sont ceux qui s’inquiètent des impacts sur la santé humaine et l’environnement de cette catastrophe, provoquée par la raffinerie d’aluminium d’Ajkai. Cette vague de boue a déjà dévasté plusieurs villages de l’ouest de la Hongrie. Le bilan actuel est de quatre morts et de 70 personnes hospitalisées.
Au vu de l’ampleur des dégâts, une quantité phénoménale de déchets toxiques pourrait avoir contaminé les eaux de surface et les sols. Les conséquences, immédiates comme à long terme, pourraient être très graves pour les écosystèmes des cours d’eau situés en aval, explique Greenpeace dans un communiqué. Les substances toxiques ont déjà contaminé le fleuve Marcal et devraient bientôt atteindre la rivière Raab, près de Gy?r, et Greenpeace a déjà envoyé une équipe sur place, afin de garantir que des recherches et des évaluations soient conduites en toute indépendance.
Greenpeace souhaite rappeler que des années avant que ne se produise cette catastrophe, les organisations écologistes hongroises avaient déjà attiré l’attention des autorités sur le fait que les contrats de privatisation restreignent et atténuent la responsabilité des entreprises. Les ONG avaient demandé l’instauration d’un système d’assurance obligatoire pour les entreprises, ainsi que la création d’une réserve de fonds en cas d’accident. En 2006, le groupe Clean Air Action avait demandé au gouvernement de rendre publics ces contrats, afin que les responsabilités de chacun soient connues de tous?
Déjà en 2000….
C’est la deuxième fois en dix ans que la Hongrie est confrontée à une pollution aux substances toxiques. En 2000, un barrage appartenant à une entreprise aurifère australienne avait cédé. Plus de 100 000 m3 de boue toxique contenant du cyanure s’étaient alors déversés dans le fleuve Tisza, entraînant la disparition de la faune et de la flore sur son passage. Or si l’on compare les quantités de boues qui se sont échappées du réservoir de la raffinerie d’aluminium, l’intensité de la nouvelle catastrophe écologique est dix fois plus importante.
Ces boues rouges sont un danger pour l’environnement car les amas de résidus toxiques empêchent tout usage agricole de la terre. Une fois séchées, les boues rouges peuvent être transportées par le vent sous forme de particules vers des lieux d’habitation (situés à 10-15 km), s’infiltrer dans le sol et donc menacer la végétation et les sources d’eau potable de la région.
D’après le secrétaire d’État à l’environnement Zoltán Illés, la firme qui possède la raffinerie (Magyar Aluminium Zrt ) ne disposait d’aucun plan de secours. Les coûts des opérations de nettoyage sont à la charge de l’entreprise, mais si elle ne dispose pas des ressources suffisantes, l’État hongrois et l’Union européenne devraient aider le pays à faire face à la catastrophe écologique.
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