Suspectés d’augmenter les risques cardiovasculaires, les acides gras trans font l’objet depuis quelque temps d’une vaste campagne de diabolisation. Pourtant, selon les résultats d’une étude que publie l’Inra, sa consommation modérée serait finalement bénéfique? pour le c?ur.
Une équipe de chercheurs de l’INRA de Clermont-Ferrand et de l’Université d’Auvergne vient de montrer pour la première fois que l’augmentation modérée des acides gras trans, dans la matière grasse du lait, est bénéfique pour le risque cardiovasculaire de l’homme. Cette matière grasse laitière favorable est principalement obtenue durant les mois du printemps et du début de l’été lorsque l’herbe ingérée par les vaches est bien verte et grasse, mais peut l’être également en hiver, en intégrant des produits riches en omégas 3 à l’alimentation des vaches.
Moins de risque d’infarctus du myocarde
L’Inra précise que les principales sources d’acides gras trans (AGT) dans l’alimentation sont les huiles végétales partiellement hydrogénées mais également les produits dérivés de ruminants comme le lait et la viande. Les études épidémiologiques suggèrent que la consommation chronique d’AGT d’origine industrielle constitue un risque pour le système cardiovasculaire de l’homme. En revanche l’impact de telles matières grasses issues de produits bovins sur la santé humaine n’avait jusqu’ici que peu été étudié souligne l’Inra.
Les chercheurs de l’INRA de Clermont-Ferrand et de l’Université d’Auvergne ont donc évalué l’impact de la consommation de 3 laits aux profils de matières grasses différents, issus de la modification de l’alimentation de la vache, sur le risque cardiovasculaire chez des volontaires en bonne santé. Les chercheurs ont pu observer que le régime constitué à 63% d’acides gras saturés et de 4% d’acides gras trans diminuait significativement le cholestérol total et les paramètres associés par rapport à un régime plus riche en acides gras saturés et contenant moins d’acides gras trans. Après calcul statistique, ils ont pu mettre en évidence que cela correspondait à une réduction de 9,5% du risque d’infarctus du myocarde.
Les scientifiques de l’Inra ont ainsi conclu qu’une augmentation limitée de la proportion d’acides gras trans associée à une diminution des acides gras saturés dans les produits laitiers obtenues par un mode d’alimentation particulier du bétail, est associée à une amélioration du risque cardiovasculaire. Cette qualité de matière grasse laitière correspond à un lait obtenu durant le printemps, où l’herbe est la plus vert et grasse. L’Inra précise qu’il est possible de rééquilibrer la proportion des différents types d’acides gras contenus dans le lait en hiver en incorporant à l’alimentation des vaches des produits tels que graines de lin, luzerne et lupin.
Moins de 2% pour l’Anses
Pour rappel, l’Agence nationale de sécurité sanitaire recommande de limiter les apports en acides gras trans totaux à moins de 2% de l’apport énergétique total, et plus précisément de réduire la consommation de certains aliments principaux vecteurs d’AG trans d’origine technologique du type viennoiseries, et pâtisseries, industrielles. Plus globalement, l’Anses conseille de poursuivre l’effort de réduction de l’utilisation des acides gras trans d’origine technologique, tant en alimentation humaine qu’animale.
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