Annoncée par les syndicalistes, niée par le gouvernement, la pénurie de carburant dans les stations-service est désormais une réalité bien concrète dans l’hexagone, au point de contraindre le gouvernement à changer son fusil d’épaule. Après avoir autorisé hier, le déblocage d’une partie des réserves nationales, Paris a également décidé d’utiliser la force pour libérer les dépôts bloqués dans tout le pays.
Plusieurs centaines de stations-service sont désormais à sec, en France, suite au blocage quasi généralisé des raffineries et dépôts de carburant dans le pays, par un vaste mouvement social. Le groupe Total, premier réseau de stations-service en France, comptait à lui seul hier, « de 150 à 160 stations-service fermées ou en rupture » de carburant.
Blocage, déblocage, le conflit social qui touche l’ensemble des dépôts de carburant de l’hexagone évolue au fil des heures. Si les syndicalistes jouent le blocage total des raffineries et désormais des dépôts de carburant, en tenant de créer la pénurie rapide aux pompes, les forces de l’ordre libèrent depuis aujourd’hui, les barrages au fur et à mesure qu’ils se dressent.
Sur fond de grogne social contre la réforme des retraites, le mouvement de blocage sur le carburant s’est durcit aujourd’hui avec de nombreuses interventions des forces de l’ordre. Bloqué hier par des syndicalistes CGT, le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône a été rouvert sans incident, aujourd’hui en début de matinée par les forces de l’ordre. A côté de Rennes, le dépôt de carburant de Vern-sur-Seiche était encore bloqué ce matin par quelques dizaines de manifestants, dont des étudiants. L’intervention de gendarmes autour de 10h00 a permis de débloquer l’un des plus importants sites d’approvisionnement de carburant de l’Ouest.
10 jours de réserves dans les dépôts
« En moyenne, nous avons un peu plus de dix jours de réserve dans nos dépôts (…) Nous demandons l’autorisation de puiser dans les stocks de réserve disponibles chez les distributeurs pour alimenter les consommateurs au-delà de ces dix jours. » avait déclaré hier Jean-Louis Schilansky, président de l’Ufip. Cette demande de libéralisation des dépôts avait été relayée hier également par la Fédération nationale des transports routiers (FNTR). C’est désormais chose faite.
« On ne peut pas se permettre une pénurie d’essence, il faut penser à toutes celles et tous ceux d’entre nous qui ont besoin de se déplacer » a expliqué ce matin Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux Transports, sur Europe 1, justifiant l’intervention des forces de l’ordre. Les 12 raffineries implantées dans l’hexagone étaient à l’arrêt ou en cours d’arrêt ce midi.
Commentaires récents