Saisie par la DGCCRF pour expertiser une étude fournie par l’entreprise commercialisant l’Outox, l’Anses vient de rendre un avis critique sur les allégations de cette boisson sensée éliminer rapidement les effets de l’alcool. Ayant lancé son produit dans l’hexagone au printemps dans la précipitation, la société luxembourgeoise avait déjà dû retirer certains mentions jugées litigieuses.
L’Anses souligne tout d’abord que la composition du produit avec lequel l’étude a été réalisée n’a pas été précisée. L’Agence relève en outre que la méthodologie choisie n’est pas appropriée à l’objectif de l’étude : en effet le protocole n’est pas adapté au suivi de l’élimination de l’alcool dans le sang et les tests statistiques sont critiquables.
Au-delà des critiques méthodologiques formulées, « les réductions du taux d’alcoolémie observées sont d’une amplitude trop faible et sont trop variables entre les individus pour présenter une signification biologique et réduire les conséquences, notamment comportementales, induites par l’alcool » affirme l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. L’Anses a également fait la synthèse des données scientifiques existantes quant aux effets du fructose et de la vitamine C sur l’alcoolémie.
Etudes existantes peut scientifiques
L’Anses indique que les études existantes ont été menées avec des protocoles très hétérogènes et le plus souvent chez un nombre limité de sujets peu représentatifs de la population. En conséquence, il n’est pas possible de conclure quant à l’effet de ces nutriments sur l’élimination de l’éthanol. Considérant ces différents éléments, l’Anses considère que l’allégation relative à la baisse de l’alcoolémie revendiquée par ce produit n’est pas fondée scientifiquement et n’est donc pas recevable.
L’Agence rappelle enfin que les risques liés à la consommation d’alcool ne sont totalement écartés que pour une alcoolémie égale à zéro. Dans le cadre de la prévention des risques liés à la consommation d’alcool, une mention relative à une baisse de l’alcoolémie présente un risque de nature à donner une fausse impression de sécurité aux consommateurs.
Pour rappel, à la demande de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, la société commercialisant l’Outox avait dû retirer la mention « safety drink » sur ses bouteilles dans l’attente de l’étude plus approfondie de ces vertus et se conformer ainsi avec la législation européenne. Outox International affirme que son soda génère une « baisse significative » du taux d’alcool dans le sang entre 45 minutes et 1 heure après sa consommation.
Lancement sans autorisation
Après le lancement de sa nouvelle boisson révolutionnaire, l’EFSA s’attendait à recevoir rapidement le dossier de la société Outox International, contenant les preuves scientifiques des vertus annoncées de la boisson. En effet, pour avoir le droit d’annoncer que sa boisson permet « d’accélérer de façon importante la chute du taux d’alcool dans le sang », la société Outox International aurait dû attendre la décision de la Commission européenne, n’intervenant qu’après validation scientifique de l’autorité européenne.
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