En dépit des accusations de conflit d’intérêts qui la touchent, Diani Banati a été réélue la semaine dernière à son poste de présidente de l’Autorité européenne de sécurité des aliments, EFSA.
En septembre dernier, José Bové révélait que la hongroise Diana Banati, présidente de l’EFSA, organisme européen chargé de rendre des avis notamment sur les OGM, appartenait dans le même temps aux instances dirigeantes de la branche européenne de l’International Life Sicence Institute, organisation regroupant la plupart des groupes agrochimiques actifs dans le secteur des OGM, dont Monsanto, Syngenta, Bayer ou encore BASF. Il dénonçait alors un conflit d’intérêts lié à la double casquette de Diana Banati et démandait sa démission.
Or, jeudi dernier, le conseil d’administration de l’EFSa a reconduit Diana Banati à la tête de l’organisation. Dans un communiqué officiel, l’EFSA explique que son conseil d’administration a « eu une discussion approfondie sur l’indépendance et les conflits potentiels d’intérêts de la présidente et des vice-présidents. Le conseil a constaté que la communication de conflits potentiels d’intérêts manquait de clarté lors de récents événements. Le conseil déplore les attaques infondées sur l’indépendance de l’EFSA et de sa présidente, et conclut qu’en aucun cas l’intégrité des personnes impliquées ne pouvait être mise en question« .
Une démission comme un aveu ?
Le même communiqué ajoute néanmoins que Diana Banati a « démissionné des fonctions qui peuvent créer un conflit potentiel d’intérêts avec les activités de l’EFSA« . Cette démission peut alors être considérée comme la reconnaissance de l’existence d’un conflit d’intérêts entre les deux fonctions. Ironiques, les députés Verts dont José Bové et Corinne Lepage, ont publié un communiqué commun dans lequel ils notent que « les intérêts des industriels sont toujours solidement défendus à la tête de l’EFSA. Le conseil d’administration de l’EFSA vient de se comporter comme un clan qui tente de protéger un des siens ». Ils envisagent par ailleurs, de demander au Parlement de désigner une commission d’enquête.
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