Bousculé par la concurrence low cost chinoise et indienne, le groupe danois vient d’annoncer hier la suppression de 3 000 emplois. Le géant de l’éolien a précisé que le marché européen ne devrait pas atteindre la croissance espérée.
Tout un symbole. Après des années de forte croissance, le géant danois Vestas rencontre de fortes turbulences malgré un carnet de commandes pourtant bien garni. Le champion mondial de l’éolien a annoncé hier la suppression de 3 000 emplois sur 23 800, pour la plupart au Danemark, a précisé Ditlev Engel, patron de Vestas.
La situation est paradoxale, car le leader danois bénéficie toujours d’un gros carnet de commandes. Si Vestas annonce entre 8 000 à 9 000 mégawatts (MW) prévus en 2010, et déjà 7 000 à 8 000 MW en 2011, soit 1 400 à 1 600 grosses turbines de 5 MW, la rentabilité n’est pas au rendez-vous. Exportant 99% de ses produits, sa production essentiellement danoise souffre fortement face à la concurrence de plus en plus agressive sur ce marché.
Tout bénéfice pour l’industrie éolienne chinoise et indienne
Et c’est toute l’ambigüité de l’essor actuel des énergies renouvelables en Europe. Si l’Union européenne investit à grands frais dans les filières vertes, elles bénéficient de plus en plus à l’industrie chinoise et indienne, et de moins en moins aux entreprises européennes comme le danois Vestas, ou l’allemand Siemens.
Et cette tendance pourrait encore s’accentuer dans les prochaines années. Bruxelles vise en effet le triplement de la production d’électricité d’origine éolienne dans l’Union européenne d’ici à 2020, et même le quadruplement d’ici à 2030. Une situation finalement assez comparable à celle rencontrée dans l’industrie solaire, où les produits chinois s’imposent de plus en plus sur le marché mondial des panneaux photovoltaïques, grâce à une concurrence féroce sur les prix.
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