On frise le court-circuit chez Poweo. « Compte tenu de la consommation de trésorerie élevée (?), Poweo étudie différentes options stratégiques afin de mettre un terme à cette situation intenable dans la durée ». C’est en ces termes que l’opérateur alternatif commente ses mauvais chiffres des 9 premiers mois de l’année, en précisant que des décisions stratégiques seront prises avant fin 2010.
C’est désormais l’état d’urgence chez Poweo. Depuis que Charles Beigbeder, son président fondateur, a quitté un navire déjà mal en point, vendant ses parts au groupe autrichien Berbund, Poweo prend l’eau de toutes parts. Niant pendant longtemps la crise, l’opérateur dirigé par Loïc Capéran reconnaît désormais étudier toutes les options pour se maintenir à flot.
Avant d’annoncer avant fin 2010 des décisions majeures pour l’avenir du groupe, la direction de Poweo annonce un chiffre d’affaires pour les 9 premiers mois de 2010 de 502,5 millions d’euros, en hausse de 34%. Sur la base actuelle, la perte opérationnelle 2010 est attendue entre 40 et 50 millions d’euros avant pertes de valeur et provisions pour risques.
Sur le terrain, Poweo annonce avoir « maintenu depuis le début de l’année un niveau de recrutement client modeste » comparé à la forte croissance enregistrée en 2009. Plus concrètement, sur les 9 premiers mois de 2010, l’opérateur a enregistré un recul de ses clients 4,4% pour s’établir à 393 200 sites actifs fin septembre 2010 contre 411 400 fin 2009.
Question de vie ou de mort
Confronté à de graves problèmes de trésorerie, « des décisions finales portant sur les options stratégiques, ainsi que l’évaluation des besoins de financement associés et des ressources de trésorerie nécessaires, devraient être prises et communiquées aux alentours de la fin de l’année » précise Poweo. Rassurant sur le très court terme, l’opérateur souligne que « la liquidité courante du groupe restera assurée jusqu’à ce que ces décisions soient mises en ?uvre », principalement grâce aux financements à court et moyen terme existants et non utilisés à ce jour qui représentent un encours total de 110 millions ?, précise Poweo.
Dans l’attente, plombé par une activité « mass-market » qui ne décolle toujours pas, Poweo espère tenir jusqu’à la mise en place de la loi NOME, destinée en principe à favoriser une ouverture du marché de l’énergie toujours virtuelle. Si la mort brutale de l’opérateur n’est pas à exclure, des discussions seraient toutefois engagées avec plusieurs partenaires potentiels et notamment son concurrent Direct Energie.
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