Alors que le cancer de l’utérus tue encore un millier de femmes chaque année, la Haute Autorité de Santé recommande aux pouvoirs publics l’organisation d’une campagne de dépistage nationale afin de détecter les lésions à un stade plus précoce.
La cancer de l’utérus touche près de 3 000 femmes chaque année et un tiers d’entre-elles meurent encore de cette maladie. Ce cancer d’origine virale touche plutôt les femmes jeunes avec un pic autour de 40 ans. Plutôt discret et d’évolution lente, il peut néanmoins être facilement décelé grâce au frottis cervico-utérin.
« Toutes les femmes de 25 à 65 ans doivent avoir un frottis tous les 3 ans » explique Cédric Grouchka de la HAS. L’analyse des cellules du col de l’utérus ainsi prélevées lors d’un examen gynécologique permet de détecter des lésions pré-cancéreuses ou cancéreuses.
Or, alors que 17,5 millions de femmes sont concernées par ce dépistage, seuls 6 millions de frottis sont réalisés chaque année. Selon la HAS, il est donc nécessaire de passer à la vitesse supérieure. Jusqu’ici pratiqué par des gynécologues, et plus rarement par des généralistes ou des sage-femmes, le frottis devrait être réalisé de façon plus systématique par les généralistes ou des infirmiers. La HAS recommande « une implication plus forte des généralistes » sur le sujet.
Le dépistage pour toutes, vaccinées ou non
Par ailleurs, des disparités régionales et socio-économiques apparaissent nettement dans le cadre du dépistage spontané. Ainsi, « 50% des femmes qui devraient être dépistées ne le sont pas , alors que 40% le sont trop » ajoute le Dr Grouchka. La HAS propose alors l’envoi d’un courrier personnalisé aux femmes qui n’ont pas subi de contrôle depuis 3 ans et souhaite amorcer une réflexion sur la gratuité de l’examen pour les plus défavorisées.
Enfin, alors que la vaccination contre le papillomavirus, virus responsable de 70% des cas de cancer de l’utérus, est désormais proposé aux jeunes femmes de 14 à 23 ans n’ayant pas eu de rapports sexuels, la HAS continue de recommander le dépistage pour toutes les femmes, « vaccinées ou non« .
Pour l’heure, le taux de dépistage du cancer de l’utérus « stagne » à 60%, la loi de santé publique fixe pourtant un objectif de 80%.
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