Lancée officiellement le 11 mai 2009, l’étude NutriNet-Santé livre un premier bilan des résultats obtenus auprès de 160 000 internautes volontaires. Si les Français ont la main moins lourde sur la salière, ils consomment encore beaucoup trop de sel contenu notamment en grande quantité dans le pain et les fromages.
Coordonné par l’Unité de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle (U557 Inserm/Inra/Cnam/Université Paris 13), dirigée par le Pr Serge Ercberg, ce vaste programme de recherche qui vise à terme la consultation de 500 000 « nutrinautes », livre ses résultats préliminaires. Après 18 mois et 160 000 internautes consultés, l’étude indique que l’apport en sel dans l’alimentation des Français est encore trop important.
Concrètement, les apports alimentaires moyens en sel sont de 8,4 g/j. Ils sont plus élevés chez les hommes (9,2 g/j) que chez les femmes (7,6 g/j). Chiffre significatif, seulement 5% des hommes et 18% des femmes ont un apport de sel total inférieur ou égal à 6 g/j, la dose recommandée dans la plupart des pays européens. Seuls 1% des hommes et 5% des femmes ont un apport en sel inférieur ou égal à 5 g/j correspondant aux recommandations de l’OMS.
Ainsi, 36% des femmes et 67% des hommes ont des apports en sel supérieurs à 8 g/j, le niveau maximal que la France s’était fixé d’atteindre en 2008 dans le cadre de la Loi de Santé Publique de 2004. Enfin, 12% des hommes et 2% des femmes ont des apports en sel supérieurs à 12 g/j. Les apports en sel sont plus élevés chez les personnes en surpoids, en particulier chez celles qui sont obèses, souligne l’étude NutriNet.
Pain, biscottes et fromages
Les trois quarts du sel consommé (6,3 g/j) proviennent directement des aliments et un quart (2,1 g/j) est ajouté par le consommateur lors de la cuisson des aliments ou dans son assiette, lors du repas. Les groupes d’aliments qui contribuent le plus à l’apport en sodium dans l’alimentation sont le pain et les biscottes (24,1%), la charcuterie (12,5%), les fromages (8,1%), les légumes préparés (crudités?) ou cuits (6,8%) et les aliments-snacks et aliments de « fast food » (5,9%).
Si les chiffres sont encore élevés, les apports en sel observés dans NutriNet-Santé suggèrent une évolution depuis une dizaine d’années, allant dans le sens d’une réduction des apports en sel au niveau de la population, ce qui est un élément favorable en termes de santé publique. Cependant les apports en sel restent trop élevés par rapport aux recommandations internationales regrettent les auteurs de l’étude.
Pour rappel, de nombreuses études scientifiques révèlent que l’apport élevé en sodium participe activement à l’hypertension artérielle, elle-même facteur déterminant dans le déclenchement de maladies cardiovasculaires et d’accident vasculaire cérébral.
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