CO2 : les députés européens fixent un objectif plus ambitieux

Selon une résolution du Parlement approuvée par une majorité de députés hier, l’Union européenne agirait dans son propre intérêt économique, si elle portait son objectif de 2020 de réduction du CO2 à 30%. Le Parlement souligne également la nécessité de progresser dans des domaines essentiels tels que la protection des forêts et les engagements d’aide climatique aux pays en développement lors de la négociation internationale à venir, de Cancún, au Mexique.

La résolution, adoptée de justesse hier exprime la position du Parlement européen avant les négociations climatiques de l’ONU à Cancún fin novembre. Une délégation officielle de 15 députés européens participera à la deuxième semaine de la conférence afin de répondre à d’autres législateurs et représentants de la société civile, tout en exhortant les accords critiques à l’égard d’un accord mondial contraignant.

Jo Leinen, député allemand et président de la délégation juge qu’une « impasse dans les négociations sur le changement climatique serait inacceptable à Cancún. L’UE doit faire pression pour des résultats concrets et jouer son rôle en renforçant son objectif de réduction des émissions de CO2 de 20% à 30%. L’UE doit également offrir un démarrage rapide du financement afin de gagner la confiance des pays en développement ».

30% de CO2 en moins, plus de croissance économique

La résolution stipule qu’un objectif de réduction des émissions de CO2 de 30% en 2020 (sur la base des niveaux de 1990) est « dans l’intérêt de la croissance économique future de l’Union européenne« . La position de l’UE à, toujours soutenue par certains députés jusqu’à présent, davantage lié l’objectif de 30% à certaines conditions (comme la mise en place d’un accord international), plutôt qu’aux bénéfices que l’UE pourrait tirer d’un objectif plus ambitieux. Les députés regrettent que l’UE ne soit pas en mesure d’atteindre un objectif non contraignant de 20% d’économies d’énergie d’ici à 2020, puisqu’il s’agit d’un moyen rentable de réduire les émissions et accroître la sécurité énergétique.

Pays en développement

L’UE et l’ensemble des pays industrialisés doivent assumer leurs responsabilités vis-à-vis des pays en développement, soulignent les députés. Ils souhaitent que l’UE montre sa volonté de poursuivre dans une deuxième période l’engagement du protocole de Kyoto pour 2013. Sur une question cruciale pour Cancún, les députés appellent les États membres de l’UE à tenir leur engagement de « mise en place rapide » de 7,2 milliards d’euros afin d’aider les pays en développement à s’adapter aux – et à atténuer- les effets du changement climatique. En 2020, l’UE devrait contribuer à hauteur de 30 milliards d’euros par an (en plus des autres aides au développement d’outre-mer) à un fonds pour le climat mondial, ajoutent-ils.

Forêts

Les forêts sont essentielles pour le climat en raison de leur capacité à absorber le dioxyde de carbone, estiment les députés, qui demandent à l’UE de soutenir « REDD+ », la mise à jour d’une initiative qui vise à réduire les émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts représentant 20% du total mondial. Mais des définitions plus rigoureuses des forêts sont nécessaires pour assurer que le financement ne soit pas détourné au profit de plantations commerciales, ajoutent-ils.

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