Le Mediator n’a pas fini de faire couler de l’encre… Dans son édition d’aujourd’hui, la Tribune revient sur une facette jusqu’ici non évoquée du scandale lié au médicament, à savoir, le remboursement à 65% par la Sécurité sociale d’un médicament jugé inefficace.
Le Mediator continue de susciter le questionnement et l’inquiétude chez beaucoup de Français, et ce n’est pas fini. En effet, la Tribune révèle aujourd’hui une nouvelle facette du scandale lié à ce médicament. Le quotidien revient en effet sur un point jusqu’ici non évoqué : le remboursement à 65% d’un médicament pourtant jugé inefficace.
Dix ans avant l’interdiction du Mediator, en 1999, la Commission de transparence, chargée en France d’évaluer l’intérêt médical des traitements, avait rendu un avis sans équivoque. Dans son avis du 19 novembre 1999, ses experts concluaient que « le niveau de service médical rendu (par le Mediator) est insuffisant au regard des autres médicaments ou thérapies disponibles pour justifier sa prise en charge ». Cet avis était alors resté sans effet et en mai 2006, cette Commission avait récidivé et jugé que le Mediator « ne présente pas d’intérêt en termes de santé publique« .
Arguments médicaux, considérations économiques et politiques
Alors pourquoi, le Mediator a-t-il continué à être remboursé par la Sécurité sociale? Pour la Tribune, cela tient au système français d’évaluation et de remboursement des médicaments, qui sépare intérêt médical et valeur économique. « Nous n’avons qu’un rôle consultatif, nous ne pouvons pas critiquer les décideurs« , confie Gilles Bouvenot, le président de la Commission de la transparence, dans le quotidien économique. Les réels décideurs seraient alors le Comité économique des produits de santé, le CEPS, en charge de négocier le prix avec les laboratoires et le ministre de la Santé qui décide in fine du taux de remboursement du médicament en question.
« Le CEPS procède à un subtil dosage d’arguments médicaux, de considérations économiques et politiques. Son président, Noël Renaudin, ne dit pas autre chose : il est plus tentant de parvenir à un accord avec une entreprise très présente dans l’Hexagone » explique la Tribune. Servier, deuxième laboratoire pharmaceutique français aurait alors bénéficié de sa position favorable sur le marché, au détriment de la situation plutôt défavorable des consommateurs de Mediator.
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