Sans surprise, les 48 pays acteurs de la pêche au thon rouge réunis cette semaine à Paris ont voté samedi en faveur d’une quasi-stabilité des quotas de pêche pour 2011, une position défendue notamment par la France. « Des décisions décevantes et un manque de transparence » dénoncent les écologistes du WWF.
La Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (ICCAT) a adopté samedi une limite de la pêche au thon rouge en Méditerranée de 12.900 tonnes en 2011, contre 13.500 en 2010. Plutôt optimistes sur les effets positifs des quotas décidés depuis plusieurs années sur le renouvellement de l’espèce, les scientifiques ont eu tendance à plutôt valider la stratégie mise en ?uvre depuis plusieurs années par l’ICCAT.
Ministre de la Pêche, Bruno Lemaire, s’est « félicité » de cet « équilibre entre le respect de la ressource et le maintien du tissu socio-économique sur le long terme ». De son côté, le Comité français national des pêches a jugé que la « raison » l’a emporté face aux exigences écologistes. Seul point noir à l’issue de ces négociations, l’étalement des obligations françaises de restituer sa « dette de thon » (5.000 tonnes de dépassement de son quota en 2007) n’a pas été accordé.
La France s’est tirée une balle dans le pied
Vent debout contre cette politique de quotas trop laxiste, les écologistes prônaient une réduction drastique du quota à 6.000 tonnes. Autant dire que les militants du WWF en tête sont très remontés contre les quotas votés par l’ICCAT pour 2011. « Aucune mesure concernant la protection des zones de reproduction n’a été adoptée malgré de nouveaux éléments scientifiques allant dans ce sens et les prises de position de certains Etats et des ONG environnementales. Malgré des éléments positifs sur le renforcement des contrôles, les problèmes concernant les transferts de poissons vivants n’ont pas été pris en compte et la pêche industrielle à la senne va perdurer bien que cette filière soit incontrôlable » regrette l’ONG.
Pour le WWF, l’ICCAT n’a pas rempli son rôle de protection du thon rouge. « Il est incroyable que cette instance continue à céder aux intérêts à court terme de certains sans se soucier réellement de la pérennité du stock ni de l’avenir de la pêche artisanale » s’alarme Isabelle Autissier, présidente France de l’organisation.
« Pour le thon rouge, la France n’aura non seulement pas donné l’exemple mais se sera en plus tirée une balle dans le pied : elle sera la seule à avoir un quota drastiquement réduit en 2011 » regrette Isabelle Laudon, Responsable des politiques européennes au WWF-France.
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