En une seule journée, un enfant absorberait pas moins de 128 résidus chimiques contenus dans une alimentation d’apparence saine et équilibrée. Ce terrible cocktail cancérigène présent au quotidien dans les assiettes des enfants contiendrait également des dizaines de perturbateurs endocriniens.
Le MDRGF devenu il y a quelques semaines plus simplement Générations Futures publie aujourd’hui les résultats d’une étude édifiante sur le contenu chimique de nos assiettes. Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures a acheté dans plusieurs supermarchés de la région parisienne des aliments non bio composants les repas types d’une journée d’un enfant d’une dizaine d’années. Et les résultats sont inquiétants.
Réalisée entre juillet et septembre 2010, l’étude s’est basée sur 4 repas équilibrés et un encas élaborés suivant les recommandations du ministère de la santé. Ainsi 5 fruits et légumes frais par jour ont été inclus dans la journée, de même que au moins 3 produits laitiers et un litre et demi d’eau, en excluant même toute friandise.
A première vue, ces repas pourraient laisser croire à une alimentation saine, ni trop grasse, ni trop salée ou trop sucrée, presque idéale pour nos enfants. A en croire les résultats de l’étude de Générations Futures, on est loin du compte. En une seule journée, un enfant de dix ans ingèrerait pas moins de 128 résidus chimiques dont 36 pesticides différents.
47 cancérigènes suspectés et 37 perturbateurs endocriniens
Que des résidus de pesticides s’invitent dans nos assiettes n’est pas vraiment une surprise souligne l’organisation présidée par François Veillerette, mais c’est l’importance de cette contamination qui alarme. En effet, selon les résultats de cette étude, pas moins de 81 substances chimiques différentes seraient ingérées au cours d’une seule journée par un enfant de 10 ans, dont 47 substances différentes cancérigènes suspectées et 37 perturbateurs endocriniens.
Concrètement, dans le seul petit-déjeuner, composé de thé au lait, de pain de mie, de beurre, de confiture et d’un jus de fruit, l’étude révèle la présence de 28 résidus de produits chimiques. Et ce n’est pas tout, car au déjeuner, le thon dans la salade contenait des traces d’arsenic, de cadmium, de mercure et de PCB., l’eau du robinet du bromoforme, du chlorodibromométhane, du chloroforme, du dichloromonobromométhane, des nitrates? Et au diner, on remet ça avec une liste affolante de PCB dans le fromage et le saumon, ou encore du Bisphénol A.
« Nos analyses montrent qu’en 24 heures, un enfant est susceptible d’être exposé, uniquement par son alimentation, à des dizaines de molécules soupçonnées d’être cancérigènes ou d’être des perturbateurs endocriniens », affirme Générations futures à l’occasion de la publication de son étude. « Il est urgent que les autorités réagissent » conclut l’association qui combat depuis des années cette contamination rampante et silencieuse, à l’origine de nombreux cancers.
+93% de cancers chez l’homme et +84% chez la femme
Si cette enquête n’a pas vocation à se substituer à une étude strictement scientifique, elle « vise à éclairer les questionnements que nourrissent le public et nos organisations concernant la contamination des aliments par des mélanges à faible doses de substances chimiques classées, par des instances officielles, cancérogènes certaines, probables ou possibles ou soupçonnées d’être perturbatrices du système endocrinien » souligne Générations Futures.
Générations Futures rappelle qu’aujourd’hui, un homme sur 2 et une femme sur 3 est ou sera touchés par le cancer en France. L’incidence du cancer en France a progressé entre 1980 et 2005 de + 93% chez l’homme et + 84% chez la femme, et également fortement augmenté chez l’enfant, une augmentation générale attribuée en partie à des causes environnementales au sens large et notamment à notre alimentation souligne l’association.
Pour en savoir + : Consulter l’étude complète « Menus toxiques » (pdf)
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