L’Assemblée nationale a adopté hier en première lecture une proposition de loi visant à généraliser le dépistage de troubles de l’audition chez les nouveaux-nés.
Le texte qui émane des députés UMP, Jean-Pierre Dupont, Jean-François Chossy et Edwige Antier, prévoit donc un dépistage de troubles éventuels de l’audition « avant la fin du troisième mois » de l’enfant, après un premier examen dès la maternité. Si l’Assemblée nationale a adopté le texte hier en première lecture, une telle décision n’est pas sans susciter une vive polémique.
Cette décision provoque notamment un véritable tollé chez les associations de défense des sourds et malentendants. La Fédération nationale des sourds de France a d’ailleurs manifesté son mécontentement hier près de l’Assemblée. « Autant nous sommes pour un dépistage précoce, autant nous sommes contre la mise en place d’un dépistage néonatal. La désignation de la surdité, comme affection grave relevant d’un problème de santé publique, est inacceptable. Nous, sourds, ne sommes pas des malades à soigner, » confiait hier ses représentants à l’AFP.
Pas besoin d’être « réparés »
« Ce que j’observe, c’est que mes amis sourds sont très heureux au sein de leur propre culture, avec leur propre langue, qu’ils n’ont aucunement besoin d’être « réparés » » confie une jeune sourde dans Rue89. « Je suis choquée de voir qu’aujourd’hui on « oublie » de reconnaître aux enfants sourds le droit à la différence, le droit de s’exprimer avec leurs mains (…) La loi votée ne semble pas aller dans le sens d’un progrès pour les sourds » poursuit-elle.
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