Présent depuis 2001 en Allemagne, EDF vient d’officialiser sa sortie, contrainte et forcée d’EnBW, 4e producteur d’énergie du pays. Poussé dehors par le Land du Bade-Wurtemberg, le champion français doit battre en retraite outre-Rhin, lui permettant au passage de se désendetter d’environ 7 milliards d’euros.
« Le Land a exprimé sa volonté de recentrer les activités d’EnBW exclusivement sur le territoire du Bade-Wurtemberg et de doter EnBW d’un actionnariat régional fort » explique Henri Proglio, président d’EDF. « C’est à l’évidence une décision politique contre laquelle il y avait des raisons de ne pas se battre » précise le patron français qui évoque des « idées » pour se réimplanter à l’avenir outre-Rhin.
Concrètement, désireux de doter EnBW d’un actionnariat régional fort, le Land du Bade Wurtemberg a proposé de racheter la participation d’EDF International dans EnBW à un prix de 41,5 ? par action soit une prime de 18,6 % sur le dernier cours coté et une valeur totale des titres cédés de 4,7 milliards d’euros. Réuni le 6 décembre, le Conseil d’administration d’EDF a approuvé cette « offre » précise le communiqué très factuel de l’électricien français.
C’est en 2000 qu’EDF était entré de plein pied sur le marché allemand grâce à l’acquisition d’une participation au capital du groupe de Karlsruhe. En 10 ans, EnBW s’est « profondément transformé » souligne le groupe français, en se développant notamment sur de nouveaux marchés au plan national, hors du Bade Wurtemberg, avec l’acquisition de Stadtwerke Düsseldorf, la prise de participation stratégique dans le distributeur d’électricité et de gaz EWE et les acquisitions et développements de parcs éoliens sur terre et mer.
Flexibilité financière renforcée
EDF rappelle qu’EnBW s’était également plus récemment développé à l?international avec notamment la prise de contrôle du distributeur d’électricité de la ville de Prague en République Tchèque. Grâce au développement de sa marque Yello, EnBW a gagné 1,3 million de clients sur l’ensemble de l’Allemagne. EnBW a renforcé son parc de production, en construisant des centrales thermiques et hydrauliques, et par l’acquisition ainsi que l’échange de capacités de production souligne le groupe français.
Financièrement, cette opération est loin d’être neutre. Le montant de la transaction s’élevant à 4,7 milliards d’euros, cette cession permet à EDF de se désendetter d’environ 7 milliards d’euros. Cette opération se traduira également par l’annulation de l’option de vente à EDF de 25 % des actions EnBW détenues par OEW et par la disparition de l’engagement hors bilan de 2,3 milliards d’euros au titre de cette option dans les comptes du groupe français.
A court terme, cette opération offre à EDF une « flexibilité financière renforcée » lui offrant « de nouvelles perspectives de développement en Europe et à l’international » précise le groupe français.
Commentaires récents