A la veille de la publication officielle du décret modifiant le tarif de rachat photovoltaïque, les professionnels de la filière solaire se mobilisent pour dénoncer le gel des projets décidé pour 3 mois et surtout le revirement politique du gouvernement. Les entrepreneurs du secteur voient dans cette volte-face gouvernementale « l’influence » d’EDF.
Le gouvernement s’apprête à publier jeudi, un décret sur le tarif de rachat photovoltaïque qui « risque de couper net le développement de cette filière d’énergie renouvelable en France ». Pour le Syndicat national pour la défense de la production d’énergie photovoltaïque, ce décret est « en complète contradiction avec les objectifs du Grenelle de l’environnement et va à l’encontre de la création d’emplois, notamment en milieu rural ».
Particulièrement inquiet et remonté, le SNDPEP veut « inverser le courant ». Créée en2009, cette organisation professionnelle qui fédère plus de 300 producteurs d’énergie photovoltaïque indépendants, a organisé une réunion de crise lundi au Conseil Général du Gers, à Auch pour organiser la riposte de la filière.
Hypocrisie gouvernementale
Thierry Stigliani, président du SNDPEP, entend défendre les intérêts de la filière photovoltaïque dans son ensemble, des porteurs de projets privés et publics aux industriels en passant par les installateurs, entrepreneurs et même agriculteurs concernés par le secteur. « Avec ce projet de décret, le gouvernement va revenir sur l’engagement, en 2006, de l’Etat français de promouvoir la filière photovoltaïque pour diversifier la politique énergétique nationale, contribuer à respecter les engagements européens et internationaux de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, et créer des dizaines de milliers d’emplois » s’insurge le responsable du syndicat.
A l’issue de la réunion organisée en début de semaine à Auch, beaucoup dénoncent une certaine hypocrisie gouvernementale. « Comment est-il possible de justifier de la dernière hausse de l’électricité au particulier de 3,5% par le surcout lié au photovoltaïque, alors que cette énergie ne représente qu’à peine 5% du montant de la Contribution au Service Public de l’Electricité ? » s’interroge Charles Cuypers, vice-président de l’APESI (Association des Producteurs d’Électricité Solaire Indépendants) qui rassemble les entreprises de la filière photovoltaïque française.
Dans la ligne de mire des professionnels en colère, EDF et son « influence » sur le « démantèlement » en cours de leur filière. Le SNDPEP réclame le lancement d’une enquête sur les abus de position dominante d’EDF dans ce secteur et annonce la saisie de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour éclaircir cette question.
EDF à la man?uvre
« Nos adhérents pensent qu’il est scélérat de vouloir une fois de plus changer la donne » a déclaré vendredi Arnaud Mine, président de Soler, le département photovoltaique du Syndicat des énergies renouvelables (SER). « Le moratoire ne va conduire qu’à casser la confiance tant avec nos investisseurs qu’avec nos clients », s’inquiète Nicolas Cohen-Solal, directeur général de Terreal Solaire, Nicolas Cohen-Solal.
Face à la volonté gouvernementale de dégonfler la bulle spéculative qui avait fait exploser les projets en 2009, et de maîtriser les coûts induits par le développement rapide de cette filière, où l’industrie française est quais inexistante, André Antolini, président du SER, rappelle les dangers de cette politique sur l’emploi du secteur, qui concernerait 25 000 personnes dans l’hexagone.
Côté gouvernemental, la concertation avec la filière photovoltaïque a été confiée hier à Jean-Michel Charpin, l’auteur du rapport sur le photovoltaïque et Claude Trink. Matignon doit définir prochainement les conditions précises du moratoire sur les aides publiques dans ce secteur.
Côté gouvernemental, la concertation avec la filière photovoltaïque a été confiée hier à Jean-Michel Charpin, l’auteur du rapport sur le photovoltaïque. Matignon doit définir prochainement les conditions précises du moratoire sur les aides publiques dans ce secteur.
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