Selon deux importantes études centrées sur la surveillance des maladies cardio-vasculaires, Monica et Mona Lisa, si le tabagisme est en diminution sensible chez les hommes depuis 1985, cela est loin d’être le cas chez les femmes qui à l’inverse fument de plus en plus. Un constat qui se vérifie malheureusement si l’on observe les causes de mortalité chez les femmes.

Loin d’évoquer une célèbre italienne plantureuse, Monica est une étude planifiée et coordonnée par l’OMS, menée entre 1985 et 1997 dans 27 pays dont la France ayant pour objectif de mesurer les tendances et les déterminants de la mortalité et de la morbidité par maladies cardio-vasculaires et d’étudier les facteurs de risque de ces mêmes maladies. Elle sera ensuite suivie par Mona Lisa, qui prendra le relai entre 2005 et 2007. Conclusion de ces deux études, les femmes fument de plus en plus et les conséquences d’un tel comportement deviennent inquiétantes, notamment en terme de mortalité.

Selon les chiffres publiés hier par la Société européenne de cardiologie, ce vaste constat se vérifie donc en France où le tabagisme masculin a baissé de  16,5% entre 1985 et 2007, alors que dans le même temps il augmentait de 1,1% chez les femmes. La parité hommes-femmes est donc quasiment respectée dans un domaine où on ne l’attendait pourtant pas : 24,3% des Français de 35 à 64 ans fumaient en 2007 contre 20% des Françaises du même âge. Chez les femmes de 45 à 64 ans,  ce taux subit même un rebond de 7%.

Les femmes plus exposées au cancer du poumon

Conséquence directe de ce comportement jusqu’ici plutôt réservé aux hommes, les maladies cardiovasculaires explosent chez les femmes. Ainsi, le risque de décès prématuré lié à une pathologie cardio-vasculaire augmente de près de 5% chez les femmes de 35 à 64 ans. Et ce, alors même que ce risque a diminué de 10 à 15% chez les hommes.

Autre constat, les décès liés directement à un cancer du poumon ont été multiplié par quatre chez les femmes de 35-64 ans au cours des quinze dernières années. Le tabagisme expose d’autant plus les femmes à ce type de cancer qu’elles ont plus sensibles aux carcinogènes présents dans le tabac.