Après de longues semaines de négociations serrées, Areva a enfin bouclé son augmentation de capital, mais sur des bases nettement moins ambitieuses que prévues. Le Conseil de surveillance du groupe nucléaire français a approuvé samedi le lancement d’une augmentation à hauteur de 900 millions d’euros souscrits par un fonds koweitien et l’Etat français.
Réuni samedi sous la présidence de Jean-Cyril Spinetta, le Conseil de Surveillance d’Areva, a examiné et approuvé le lancement d’une augmentation de capital réservée de 900 millions d’euros, représentant 7,2 % du capital. L’opération a été souscrite d’une part par Kuwait Investment Authority (KIA), agissant au nom et pour le compte de l’Etat du Koweit pour 600 millions d’euros représentant 4,8 % de capital d’Areva, et d’autre part par l’Etat français pour 300 millions d’euros.
Areva précise que cette opération serai suivie d’une augmentation de capital au profit des porteurs de certificats d’investissement (cotés sur le compartiment B de NYSE Euronext à Paris) par émission d’actions de préférence sans droit de vote en application de leur droit anti-dilutif. Ces opérations permettront au groupe de renforcer ses fonds propres et de poursuivre son plan de développement avec une structure financière renforcée se réjouit le communiqué du groupe nucléaire français confirme par ailleurs sa volonté d’initier un projet d’offre réservée aux salariés dès lors que les actions ordinaires seraient cotées.
Toujours 5 milliards de dettes
Si le feuilleton de cette opération vient de trouver une issue en apparence favorable, cette augmentation « a minima » ne règle pas les problèmes de trésorerie d’Areva sur le fond. Confronté à des besoins de financement très importants, à hauteur de plusieurs milliards d’euros, le groupe français ne pourra se contenter de l’opération qu’elle vient de boucler dans la douleur.
On est en effet bien loin des 3 milliards d’euros qui devraient être levées avec cette augmentation de capital, pour laquelle l’Elysée s’est résolu à passer à la caisse, en acceptant d’injecter 300 millions d’euros dans l’opération. Malgré la cession de son activité T&D, de plusieurs actifs jugés non stratégiques dans Total, Safran, d’émissions obligataires, la dette d’Areva demeure encore élevée, culminant à 5 milliards d’euros.
Interviewée par Les Echos, Christine Lagarde reconnaît que « cela a été laborieux jusqu’à la dernière minute » tout en se réjouissant qu’au final l’opération ait réussi. Précisant que cette augmentation de capital n’est qu’une étape, la ministre de l’Economie prévoit d’autres opérations à venir notamment avec des partenaires privés comme Mitsubishi Heavy Industries (MHI), ou EDF, même si Christine Lagarde s’interroge à haute voix « si c’est la meilleure solution ».
Lauvergeon plus que jamais fragilisée
Déjà fragilisée par l’arrivée d’Henri Proglio aux commandes d’EDF et une relation difficile avec l’Elysée, Anne Lauvergeon, patronne d’Areva depuis sa création, se retrouve plus que jamais sur la sellette, à seulement quelques mois de la fin de son mandat
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